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vers accueil vers ouvroir de pataphysique

Geste des opinions du docteur lothaire liogieri

CENTONS PATAPHYSIQUES
 

< L’homme imagine… ce que vous nommez des lois, des chefs, des systèmes, des dialectiques, pures superstitions humaines… > Lutembi S. Dossier 16
< Jouons avec… et jouons les superstitions ! > Dämon Sir, De la vérité du ‘Pataphysicien

Centons ‘patasophiques
TABLE
Être, existence, essence, idée.
La philosophie. La métaphysique.
Dieu. La mort. La religion.
La conscience. l’ inconscient.
le désir. le temps. l’histoire.
le langage.
la logique.
28.04.2003…

‘patafable :
Cent ons brocardaient cent centons…
A : -Voyez la manière ! Nous ne saurions y consentir.
B : -Si peu d’encens brûlé à ces ‘patasophiques santons… De vos cent taons gardez le mauvais sang ! Pour moi telle est ma sente… Je ne saurais qu’y applaudir.
Le centonier de ‘patasophie.


Définition
Un < centon > – du grec < kentron > -, désignait un habit fait de divers morceaux.
Le mot < centon > signifie aussi pour un jeu littéraire dont le but est de composer un texte inédit à partir d’extraits empruntés à différents auteurs.
Il s’agit alors d’une manière de patchwork.
Or rien n’empêche la transposition de ce type d’ouvrage au sein du domaine – on le sait fort  » prestigieux « -, des < Idées > philosophiques.
On suggère donc un exercice ‘patasophique décomposé comme suit :

  1. réunir sous un thème donné un certain nombre de thèses d’auteurs ramenées à leur signification essentielle.
    Avec ces matériaux disparates composer un bref et synthétique texte signifiant.
  2. honorer ainsi qu’elles le méritent – et en regard du ‘pataphysique < principe d’ équivalence > -, les vertus de < l’éclectisme >, cette méthode habituellement méprisée des sectaires.
    < L’éclectisme repose ordinairement sur cette opinion que les systèmes sont défectueux parce qu’ils sont étroits et exclusifs… >
    E. Goblot, Traité de Logique.
    On écartera donc les objections adressées habituellement à cette manière d’argumenter : -anachronismes, anhistoricisme, analogies fallacieuses, rapprochements hasardeux, etc.
    On en revendiquera au contraire – et avec hauteur -, le principe !
    L’éclectisme ‘pataphysique consiste à retenir des différents systèmes, des éléments et des thèses en vue d’une fusion originale aussi cohérente qu’ apparemment arbitraire.
    Soit un < univers supplémentaire > très conscient de sa portée.
  3. dévoiler par là même -mais sans s’y arrêter -, les postulats, pétitions et autres coups de force établissant de fait la < légitimité > aussi tronquée que solennelle d’un inépuisable < Doctrinal de Sapience > jamais avare de certitude ou de suffisance.
  4. proposer une conclusion à saveur ‘patasophique.
    Le tout constituant une manière de pastiche de résumé de cours à l’ usage des improbables Grands Commençants de la noble ‘Patasophie.
     
     

 
 < Satisfait d’illusion et content de languir, D’enlacer un fantôme et de suivre un zéphir, Je vogue sur des eaux sans fond et sans rivage, Labourant onde et sable et j’écris sur du vent… >
François Pétrarque, Canzoniere, Rimes éparses
 

  1. L’Être, l’existence, l’essence, l’idée.
     
    texte 1
    1.1.1. Constat : < Tout change sans cesse. > Héraclité d’Ephèse, Fragments.
    1.1.2. Thèse. ( or ) < l’ Être est. > Parménide, De la Nature.
    1.1.3. Déduction. ( donc ) < l’ Être et le Néant n’ont leur réalité que dans le Devenir. > Hegel, Grande Logique.
    1.1.4. Conséquence. ( C’est pourquoi ) < la métaphysique est la science qui recherche les premiers principes et les premières causes. > Aristote, Métaphysiques.
    1.1.5. Précision. ( Toutefois ) < c’est l’Art qui dévoile l’Être dans sa Vérité. Alors que la Métaphysique et la Technique se déploient dans l’Oubli de l’Être. > Heidegger, De l’Essence de la Technique. Chemins qui ne mènent nulle part. etc.
    conclusion ‘patasophique : L’être : aussi illettré qu’analpha-bête…
    citation :
    < Pas de Philosophie, pas de question, pas d’être, pas de néant, pas de refus, pas de peut-être… >
    J.H. Sainmont, Petit Guide illustré pour la visite de César-Antéchrist.
     

texte 2
1.2.1. Postulat. < L’essence, en elle-même toujours identique, est l’unique réalité stable. > Platon, Phédon.
1.2.2. Extension. ( Et ) < tout n’est que mode de l’Idée absolue. > Hegel, Préface à la Phénoménologie de l’Esprit.
1.2.3. Explicitation 1 ( En effet ) < Nature et Esprit sont les deux modes sous lesquels se présente l’Idée. > Hegel, Encyclopédie des Sciences philosophiques.
1.2.4. Explicitation 2 ( Et ) < l’ Idée s’ incarne dans le monde. Elle se réalise dans l’existence. L’Histoire du monde -le Tribunal du monde-, exprime l’activité et la genèse de l’Esprit. > Hegel, La Raison dans l’ Histoire ( Leçons ).
1.2.5. Gnoséologie 1. Précision ( Toutefois ) < les Idées ne peuvent être saisies que par l’esprit. Seule l’âme, détachée du corps peut atteindre les essences. > Platon, Théétète.
1.2.6. Gnoséologie 2. Précision / suite ( bien qu’ ) < en vérité tout le monde voie pour ainsi dire constamment des « idées », des « essences » et bien que tout le monde en use dans les opérations de la pensée. > Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie.
1.2.7. Gnoséologie 3. Conséquence ( si bien que ) < ramener la diversité des sensations à l’unité, tel est le chemin qui nous mène à l’ Idée. > Platon, Théétète.
1.2.8. La Voie de l’effusion érotique. Résultat ( Ainsi ) < aux Initiés l’amour du Beau par l’admiration éprouvée des belles choses est expérience privilégiée de l’Idée. > Platon, Phèdre / Hegel , Cours sur l’ Esthétique.
conclusion ‘patasophique : Ne méprisons pas les biens de ce monde. Chassons les spectres. Divertissons-nous des Idées. Et ne grimpons pas à l’ échelle des Valeurs.
citation :
< Lorsque je conçois une idée, clef d’inconnaissance mais schème de création, c’est afin d’ engendrer d’inédits mondes parallèles >
La Sibylle ‘pataphysique, Eclats.
 

texte 3
1.3.1. Evidence. < je suis et je connais que je suis. > saint Augustin, Confessions.
1.3.2. Constat. ( C’est un fait que ) < pour penser il faut être ; et j’existe pour autant que je pense. > Descartes, Méditation 2. Discours 4. Principes de la Philosophie 1.
1.3.3. Thèse. ( Affirmons que ) < tout homme existe d’abord et construit ensuite son essence. > Sartre, Conférence : l’existentialisme est un humanisme.
1.3.4. Transition syllogistique. ( or ) < c’est l’expérience de l’erreur qui me permet de saisir mon existence. > saint Augustin, Confessions.
1.3.5. Objection 1. ( Cependant ) < la pure pensée ne saurait appréhender l’ existence. > Kant, Critique de la Raison pure.
1.3.6. Objection 2. ( et ) < l’existence humaine est irréductible à l’approche analytique et scientifique. > Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.
1.3.7. Conséquence. ( C’est pourquoi ) < un système de l’existence est impensable puisque l’existence est contingente et le système fermé. > Kierkegaard, Miettes philosophiques.
1.3.8. Conclusion philosophique. ( Ainsi ) < se tenir dans la clairière de l’ Être, c’ est ce que j’appelle l’ ek-sistence de l’ homme. > Heidegger, Lettre sur l’ humanisme.
conclusion ‘patasophique : existence = exit-sens.
citation : L’existence au sens ‘pataphysique ?
< C’est le hasard de la Geste par laquelle le ‘pataphysicien vient au monde, subit les obsessions politico-sociales de son temps, déserte les débats du forum, affirme sa totale cécité idéologique, et du terreau de ses fantasmes bâtit avec méthode sa propre maison. >
Le balcon ‘pataphysique, Préface.
 

texte 4
2.1.1. Origine 1. < La philosophie naît de notre étonnement au sujet du monde et de notre propre existence. > Schopenhauer, Le Monde comme volonté et représentation. Parerga et Paralipomènes. 1.2.
2.1.2. Origine 2. Approfondissement 1 ( Ainsi ) < la philosophie est une fonction qui naît du besoin qu’éprouve l’esprit de réfléchir sur ce qu’il fait, de donner à son action une forme conséquente et de se sentir uni par des rapports bien arrêtés au tout que constitue la société humaine. > Dilthey, Le Monde de l’esprit. 1.
2.1.3. Origine 3. Approfondissement 2 ( Mais encore ) : < c est une disposition de l’âme qui d’ abord se met en garde contre les déceptions et les humiliations, par la considération de la vanité de presque tous les biens et de presque tous les désirs. > Alain, Définitions.
2.2.1. Objectif 1. Thèse ( Affirmons que ) < ce mot de philosophie signifie l’étude de la sagesse, et ( que …) par la sagesse on n’entend pas seulement la prudence dans les affaires mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie, que pour la conservation de sa santé et l’ invention de tous les arts. > Descartes, Principes de la Philosophie, Préface.
2.2.2. Objectif 2. Explication ( car ) < la philosophie (…) est (…) la science du rapport de toute connaissance et de tout usage de la raison à la fin ultime de la raison humaine, fin à laquelle, en tant que suprême, toutes les autres fins sont subordonnées et dans laquelle elles doivent être toutes unifiées. > Kant, Logique. Introduction. 3.
2.2.3. Objectif 3. Précision ( Cependant, si ) < la philosophie est le fondement du rationnel, elle est l’intelligence du présent et du réel et non la construction d’un au-delà qui se trouverait Dieu sait où. >
Hegel, Principes de la Philosophie du Droit. Préface.
2.3.1. Méthode 1. Déduction ( C’est pourquoi ) < quiconque veut vraiment devenir philosophe devra « une fois en sa vie  » se replier sur soi-même… car la philosophie est en quelque sorte une affaire personnelle du philosophe. Et elle doit se constituer en tant que sienne. > Husserl, Méditations cartésiennes. 1.
2.3.2. Méthode 2. Raison ( En effet ) < on ne peut apprendre aucune philosophie. On ne peut apprendre qu’à philosopher, c’est à dire à exercer le talent de la raison dans l’application de ses principes généraux à certaines tentatives qui se présentent… > Kant, Critique de la raison pure. Théorie transcendantale de la méthode.
2.3.3. Méthode 3. Justification ( puisque ) < le but de la philosophie est la clarification logique de la pensée. > Wittgenstein, Traité logique-philosophique. 4.112.
2.4.1. Bénéfice 1. Thèse ( Posons que ) < ramener chacun vers son âme pour la rendre bonne, telle est la mission du philosophe. > Platon, République 7.
2.4.2. Bénéfice 2. Conséquence 1 ( C’est pourquoi ) < la philosophie permettra le règne de la justice dans la cité. > Platon, République 7.
2.4.3. Bénéfice 3. Conséquence 2 ( aussi ) < l’union de la philosophie et de la politique permettra le bonheur public et le bonheur privé. > Platon, République 7.
2.5. Valeur : Paradoxe ( Cependant ) < la valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même. Celui qui n’a aucune teinture de philosophie traverse l’existence prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyances habituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentement de la raison …. Tout en ébranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroît énormément notre connaissance d’une réalité possible et différente ; elle fait disparaître le dogmatisme quelque peu arrogant de ceux qui n’ont jamais parcouru la région du doute libérateur, et elle garde intacte notre sentiment d’émerveillement en nous faisant voir les choses familières sous un aspect nouveau. > Bertrand Russell, Problèmes de philosophie.
2.6. Conclusion philosophique : < Concevoir ce qui est, telle est la tâche de la philosophie, car ce qui est c’est la raison. > Hegel, Principes de la Philosophie du Droit.
Conclusion ‘patasophique : L’irrationnel « est  » le réel. Et le ‘pataphilosophe se délectera de la noble et studieuse < in-connaissance >.
Citation :
la lévitation, tel est le but : < … le bien-être du détachement. Se sentir allégé des fardeaux de la responsabilité dans la plénitude du silence et de l’abstention. Dans la clairvoyance de l’asignifiance radicale et tangible du monde. >
Lothaire Liogieri, Un Chevalier, un Diable, la Mort.
 

texte 5
3.1.1. Question. < Pouvons-nous connaître l’absolu ? > Kant, Critique de la raison pure.
3.1.2. Origine 1. Thèse ( Affirmons que ) < l’homme est un animal métaphysique… Avec la première réflexion, se produit déjà cet étonnement devant sa propre existence. > Schopenhauer, Le Monde… Supplément au livre 1. § 8 et 9.
3.1.3. Origine 2. … ( et qu’ ) < il y a métaphysique à partir du moment où, cessant de vivre dans l’évidence de l’objet -qu’il s’agisse de l’objet sensoriel ou de l’objet de la science-, nous apercevons indissolublement la subjectivité radicale de toute notre expérience et sa valeur de vérité. > Maurice Merleau-Ponty, Sens et non-sens.
3.1.4. Définition 1. Conséquence ( Ainsi ) < Il existe une science qui étudie l’ être en tant qu’ être et les attributs qui lui appartiennent essentiellement. > Aristote, Métaphysiques. 1.1.1.
3.1.5. Définition 2. … ( et ) < par Métaphysique, j’entends tout ce qui a la prétention d’ être une connaissance dépassant l’ expérience, c’est-à-dire les phénomènes donnés, et qui tend à expliquer par quoi la nature est conditionnée dans un sens ou dans l’autre, ou pour parler vulgairement, à montrer ce qu’ il y a derrière la nature et qui la rend possible. > Schopenhauer, Le Monde… supplément au Livre 1. § 8 et 9.
3.1.6. Méthode 1. Affirmation ( Posons que ) < s’il existe un moyen de posséder une réalité absolument au lieu de la connaître relativement, de se placer en elle au lieu d’adopter des points de vue sur elle, d’en avoir l’intuition au lieu d’en faire l’analyse, enfin de la saisir en dehors de toute expression, traduction ou représentation symbolique, la métaphysique est cela même. La métaphysique est donc la science qui prétend se passer de symboles. > Bergson, La Pensée et le Mouvant.
3.1.7. Méthode 2. … ( ou encore que ) < la métaphysique… est un effort vivant pour embrasser du dedans la condition humaine dans sa totalité. > J.P. Sartre, Situations 2.
3.1.8. Valeur 1. Constat critique ( Remarquons cependant que ) < le terrain où se livrent les combats sans fin ( de la raison) se nomme la métaphysique… elle est le champ de bataille de la raison coupée de l’expérience. > Kant, Critique de la raison pure.
3.1.9. Valeur 2. Explication ( car ) < l’Âge métaphysique correspond à la croyance en la réalité d’entités abstraites. > A. Comte, Discours sur l’ Esprit positif.
3.1.10. Conclusion philosophique 1. Condamnation ( En conséquence ) < les réalités absolues sont des réalités illusoires et donc inconnaissables. Les propositions métaphysiques, toujours spéculatives, ne sont que de la mauvaise grammaire . > F. Nietzsche, Vérité et mensonge du point de vue extra-moral / Rudolph Carnap, Le dépassement de la métaphysique…
3.1. 11. Conclusion philosophique 2. Programme ( Admettons que ) < la métaphysique n’ est que l’ inventaire systématiquement ordonné de tout ce que nous possédons par la raison pure. > Kant, Critique de la raison pure. Préface.
Conclusion ‘patasophique ( défense, admiration et illustration ):
Genre littéraire créateur de fictions conceptuelles, spéculation génératrice d’ univers supplémentaires, la métaphysique est un divertissement hautement estimable.
Citation 1: < Le ‘pataphysicien reconnaît l’intérêt des études de métaphysique et propose ses propres solutions à des problèmes qu’il sait aussi insolubles qu’ imaginaires. > Pataphile-Episcope, De la docte frivolité du ‘pataphysicien.
Citation 2 < Réjouissons-nous au Grand-Oeuvre des méta/pataphysiciens. > Pseudo-Sandomir, Livre des Sentences.
 

texte 6
4.1.1. Définition 1. Thèse < Nous appelons Dieu un vivant éternel parfait. > Aristote, Métaphysiques. Livre lambda § 7.
4.1.2. Définition 2. Thèse ( Ou ) < par le nom de Dieu, j’entends une substance infinie, éternelle, immuable, indépendante, toute connaissante, toute puissante et par laquelle, moi-même et toutes les autres choses qui sont ont été créées et produites. > Descartes, Méditations métaphysiques. 3.
4.1.3. Définition 3. Thèse ( Ou encore ) < Je parle de Dieu comme de la source d’où sortent tour à tour par un effet de sa liberté les courants ou élans dont chacun formera un monde : il en reste donc distinct. > Bergson, Lettre au Père de Tonquêdec.
4.1.4 Existence de Dieu. Démonstration ( En effet ) < … on ne peut penser quelque chose dont on ne peut rien concevoir de plus grand et dans l’ intelligence et dans la réalité. > saint Anselme de Cantorbury, Proslogion. 2 et 3.
4.1.5. Critique de l’argument ontologique. Objection ( Cependant ) < si donc je conçois un être comme la suprême réalité, il reste toujours à savoir si cet être existe ou non. > Kant, Critique de la raison pure. Idéal de la raison pure.
4.1.6. Rôle de Dieu. Précision ( Néanmoins ) < Dieu et l’immortalité de l’âme sont des postulats de la morale et du devoir. > Kant, Critique de la raison pratique.
4.1.7. Connaître Dieu 1. Réponse 1 ( Cependant ) < le divin est au fond de nous-mêmes. > saint Augustin, Confessions. 10, 27.
4.1.8. Connaître Dieu 2. Réponse 2 ( et ) < c’est le coeur, non la raison, qui sent Dieu > Pascal, Pensées.
4.1.9. Conclusion philosophique 1. Anathème < Pourquoi l’insensé dit-il en son coeur :  » il n’ y a pas de Dieu « , alors qu’ il est si évident à l’esprit raisonnable qu il existe plus que tout ? Pourquoi, sinon parce qu’il est sot et insensé. > saint Anselme, Proslogion 2 et 3.
4.1. 10. Conclusion philosophique 2. Nécrologie ( Affirmons que ) < Dieu est mort. > Nietzsche, Le Gai Savoir .
4.1. 11. Conclusion philosophique 3. Indignation ( et que ) < l ‘idée de Dieu, avec tous les concepts qui en découlent, nous vient des antiques despotismes orientaux. C’est une idée absolument indigne d’hommes libres. La vue de gens qui, dans une église, s’avilissent en déclarant qu’ils sont de misérables pêcheurs et en tenant d’autres propos analogues, ce spectacle est tout à fait méprisable. Leur attitude n’est pas digne d’êtres qui se respectent. […] Un monde humain nécessite le savoir, la bonté et le courage; il ne nécessite nullement le culte et le regret des temps abolis, ni l’enchaînement de la libre intelligence à des paroles proférées il y a des siècles par des ignorants. > Bertrand Russell, Pourquoi je ne suis pas chrétien, 1927. Extrait.
4.1. 12. Conclusion philosophique 4. Anecdote : < Dieu doit son existence à la confusion de l’esprit humain. C’est ce qui m’apparaissait avec évidence, ce matin, tandis que j’écoutais des jeunes gens discuter de leur foi. Ils célébraient ou niaient Dieu avec la même frénésie. Mais outre que chacun eût été bien embarrassé si on lui eût demandé de le définir, on en eût pas trouvé deux pour en trouver la même définition. Dieu est la plus noble de nos idées vagues. Le seul moyen de croire en lui semble bien être de ne pas trop se demander ce qu’il est… j’ai rarement mieux saisi qu’en écoutant les divagations de ces jeunes gens le caractère révolutionnaire des idées claires et distinctes. > Jean Guehenno, Journal des années noires, 03.12.1941.
4.1. 13. Conclusion philosophique 5. Blasphème :
< Quelle est cette chimère impuissante et stérile, Cette divinité que prêche à l’imbécile Un amas odieux de prêtres imposteurs ? Veulent-ils me placer parmi leurs sectateurs ? Ah! jamais, je le jure, et je tiendrai parole, Jamais cette bizarre et dégoûtante idole, cet enfant de délire et de dérision Ne fera sur mon coeur la moindre impression. Content et glorieux de mon épicurisme, Je prétends expirer au sein de l’athéisme Et que l’infâme Dieu dont on veut m’ alarmer Ne soit conçu par moi que pour le blasphémer… > Sade, Donatien… Marquis de, La Vérité.
Conclusion ‘patasophique :

  1. Dieu est un mot de quatre lettres : une consonne et trois voyelles…
  2. Prière / pastiche :
    Ô Ubu, j’ ai un très grand plaisir de vous avoir honoré parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable
    et que la ‘pataphysique vous agrée.
    Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce,
    de ne jamais vous offenser et de faire de vous ma substance.
    Fraternité de Patagonie septentrionale, Bréviaire.
    Citation : Exercice de ‘pataphysique appliquée : Calculons la surface de dieu…
    < Dieu est le plus court chemin de zéro à l’infini > Alfred Jarry, Faustroll, Ethernité, 8. 41.
     

texte 7
5.1.1. Définition 1. Constat < La mort est la fin de la vie ; la fin des fonctions du cerveau définie par un électro-encéphalogramme plat. > La science.
5.1.2. Définition 2. Précision < La mort désigne une possibilité interne du vivant. Elle permet l’évolution de la vie. > F. Jacob.
5.1.3. Interprétation religieuse. Parole mythique. Dogme. < L’homme déchu a été irrévocablement condamné à la mort > Genèse.
5.1.4. Interprétation philosophique 1. Thèse ( Nous affirmons que ) < c’ est même chose que vie et mort > Héraclite, Fragments.
5.1.5. Interprétation philosophique 2. Approfondissement ( Cependant ) < la mort est le moment de l’affranchissement d’une individualité étroite et uniforme, qui, loin de constituer la substance intime de notre être, en représente bien plutôt comme une sorte d’aberration. > Schopenhauer,Le Monde comme Volonté et Représentation.
5.1.6. Interprétation philosophique ( spiritualisme ) 3. Précision ( Car ) < la mort… est-ce autre chose que la séparation de l’âme d’ avec le corps ? > Pythagore / Platon, Phédon.
5.1.7. Signification de la mort . Thèse ( Nous affirmons que ) < cette fin que l’ on désigne par la mort ne signifie pas pour la réalité humaine, être-à-la-fin,  » être finie  » ; elle désigne un être-pour-la -fin, qui est l’être de cet existant. La mort est une manière d’être que la réalité humaine assume dès qu’elle est. > Heidegger, Être et Temps.
5.1. 8. Valeur de la mort 1. Thèse ( Posons que ) < telle est la sagesse : porter en nous la mort et séjourner auprès d’elle. L’ homme parvient à l’authenticité à travers le risque de la mort. > Hegel/ Kojève, Phénoménologie de l’esprit.
5.1.9. Valeur de la mort 2. Objection 1 ( Tout au contraire) < … la mort n’ est rien pour nous … tant que nous existons, la mort n’est pas, quand la mort est là, nous ne sommes plus. > Epicure, Lettre à Ménécée.
5.1.10. Valeur de la mort 3. Objection 2 ( Et ) < la sagesse n’est pas méditation de la mort mais de la vie. > Spinoza, Ethique.
5.1.11. Fonction de la mort 1. Constat ( De ce fait ) < la saisie de la mort se prolonge en une métaphysique : la mort conduit l’homme à l’explication du réel > Schopenhauer, Le Monde comme volonté et représentation.
5.1.12. Fonction de la mort 2. Thèse ( Et ) < l’idée de la mort s’associe au sérieux : la mort est une invitation à l’action. > Kierkegaard, Sur une tombe.
Conclusion philosophique.
Thèse 1.< La mort est une tragédie métempirique, un mystère que la raison humaine ne peut comprendre. > V. Jankélévitch, La mort.
Thèse 2. < Philosopher, c’est < apprendre à mourir. > Platon, Théétète.
Conclusion proverbiale. < Morte la bête, mort le venin. > Littré.
Conclusion ‘patasophique. La mort, est-ce autre chose qu’une mystification,
< la meilleure des plaisanteries macabres ? > E. Peillet.
citation :
< La mort est une bonne farce qui nous empêche de prendre la vie au sérieux. C’est ce qui l’excuse. Et c’est pourquoi les gens veulent à toute fin qu’on ne meure pas, qu’on soit immortels ( sic ) et même qu’on soit plus vivant après qu’avant, afin qu’on puisse garder son sérieux. La mort libère de cela. >
< Julien Torma >, Lettre à Jean Montmort.
 

Texte 8
6.1.1. Définition 1. Thèse ( Affirmons qu’ ) < une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent. > E. Durkheim, Les formes élémentaires de la vie religieuse.
6.1.2. Précision 1. Thèse ( Et que ) < toute conception religieuse du monde implique la distinction du sacré et du profane, oppose au monde où le fidèle vaque librement à ses occupations, exerce une activité sans conséquence pour son salut, un domaine où la crainte et l’espoir le paralysent tour à tour… Ces deux mondes, celui du sacré et du profane, ne se définissent rigoureusement que l’un par l’autre. Ils s’excluent et ils se supposent. > R. Caillois, L’ Homme et le sacré.
6.1.3. Précision 2. Thèse ( Or ) < le sacrifice est un moyen pour le profane de communiquer avec le sacré par l’intermédiaire d’une victime. > M. Mauss, Oeuvres. T. 1
6.1.4. Précision 3. ( Et ) < le sacrifice qui (… ) est, comme la guerre, levée de l’interdit du meurtre, … est l’acte religieux par excellence. > G. Bataille, L’Erotisme.
6.1.5. Précision 4. ( Cependant ) < le principe du sacrifice est la destruction ; mais bien qu’il faille parfois jusqu’à détruire entièrement … la destruction que le sacrifice veut opérer n’ est pas l’anéantissement. > G. Bataille, L’Erotisme.
6.1.6. Conséquence. Thèse. Conclusion syllogistique ( Ainsi ) < La religion est la scission de l’homme d’avec lui même : il pose en face de lui Dieu comme être opposé à lui… > L. Feuerbach, L’ Essence du christianisme.
6.2.1. Explication généalogique 1. Thèse ( Car ) < la religion est une réaction défensive de la nature contre la représentation par l’intelligence de l’ inévitabilité de la mort. > Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion.
6.2.2. Explication généalogique 2. Thèse ( Mais sa véritable source provient de ce que ) < Ceux qui ignorent les causes physiques ont une crainte naturelle qui procède de l’inquiétude et du doute où ils sont s’il existe un Etre ou une puissance qui ait le pouvoir de leur nuire ou de les conserver. De là le penchant qu’ils ont à feindre des causes invisibles, qui ne sont que des fantômes de leur imagination, qu’ils invoquent dans l’adversité et qu’ils louent dans la prospérité. Ils s’en font des dieux à la fin et cette crainte chimérique des puissances invisibles est la source des religions que chacun se forme à sa mode. Ceux à qui il importait que le peuple fût contenu et arrêté par de semblables rêveries ont entretenu cette semence de religion, en ont fait une loi et ont enfin réduit les peuples, par les terreurs de l’avenir, à obéir aveuglément. > Anonyme, Traité des trois imposteurs, chap. 2.
6.3.1. Valeur 1. Thèse. Conséquence ( Partant ) < toute religion n’est que le reflet fantastique dans le cerveau des hommes, des puissances extérieures qui dominent leur existence quotidienne, reflet dans lequel les puissances terrestres prennent la forme de puissances supra-terrestres. > F. Engels, Anti-Dühring.
6.3.2. Valeur 2. Explicitation. Thèse ( Et ) < la religion est le soupir de la créature opprimée, l’ âme d’ un monde sans coeur, comme elle est l’ esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. > K. Marx, Critique de la Philosophie du droit de Hegel.
6.3.3. Valeur 3. Explicitation / Prolongement psychologique. Hypothèse ( Mais aussi ) < la religion est la névrose obsessionnelle de l’humanité ; comme celle de l’enfant elle dérive du complexe d’Oedipe, des rapports de l’enfant au père. > Freud, Avenir d’une illusion.
Conclusion philosophique 1. Thèse : < La destination capitale de la religion est d’élever l’individu à la pensée de Dieu, de provoquer son union avec lui et de l’ assurer de cette unité. La religion est la vérité telle qu’elle est pour tous les hommes. > Hegel, Propédeutique philosophique.
Conclusion philosophique 2. Thèse ( Régimes d’intelligibilité des phénomènes et loi des trois états ) : < … chaque branche de nos connaissances passe successivement par trois états théoriques différents : l’état théologique ou fictif ; l’état métaphysique ou abstrait ; l’état scientifique ou positif. En d’autres termes, l’esprit humain, par sa nature, emploie successivement dans chacune de ses recherches trois méthodes de philosopher… … Dans l’état théologique, l’esprit humain dirigeant essentiellement ses recherches vers la nature intime des êtres, les causes premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot vers les connaissances absolues, se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels plus ou moins nombreux, dont l’intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l’univers. > Auguste Comte, Cours de philosophie positive.
Conclusion ‘patasophique : < Croyance, foi, assentiment donné sans les preuves, la religion attache les hommes aux visions des Clercs en leur contant des histoires comparables à celles dont on berce les enfants. > Epistémon le ‘pataphysicien, Caté-schisme ‘pataphysique 2. § 47.
 Citation ( admiration ) : < Avance-toi jusqu’aux autels des dieux. Ne méprise pas les fables religieuses. Ne brise pas les idoles. Délecte-toi des chimères, des rituels et des fictions ; méfie toi des dévots. > La Sibylle pataphysique, Eclats.
 

texte 9

  1. 1. Constat : ( Il est évident que ) < nous sommes et nous connaissons que nous sommes. > saint Augustin, Confessions.
    7.2.1. Genèse 1 : Déduction 1 ( Ainsi ) < le cogito est au terme du doute hyperbolique. > Descartes Méditation 2.
    7.3.2. Genèse 2 : Déduction 2 ( et ) < j’ accède à la conscience dans la lutte à mort avec autrui. > Hegel, Phénoménologie de l’Esprit.
    7.3.3. Genèse 3 : Déduction 3 ( D’autre part ) < le regard de l’autre m’objective et me permet de prendre conscience de moi. > Sartre, l’Etre et le Néant
    7.4.1.1. Définition 1 : ( Affirmons que ) < toute conscience est conscience de quelque chose. > Husserl, Méditations cartésiennes
    7.4.1.2. Définition 1bis : ( Et posons que ) < la conscience, absolument parlant est la relation du Je à un objet, soit intérieur, soit extérieur. > Hegel, Propédeutique philosophique.
    7.4.2.3. Définition 1ter : ( Mais aussi que ) < la conscience est un être pour lequel il est dans son être question de son être en tant que cet être implique un être autre que lui. > J.P. Sartre, L’être et le Néant.
    7.4.3. Définition 2 : Approfondissement 1 ( Or ) < la conscience correspond exactement à la puissance de choix dont l’ être vivant dispose : elle est coextensive à la frange d’action possible qui entoure l’action réelle. Conscience est synonyme d’invention et de liberté. > H. Bergson, L’évolution créatrice.
    7.4.4. Définition 3 : Approfondissement 2 ( De plus ) < la conscience, c’est le savoir revenant sur lui même et prenant pour centre la personne humaine, qui se met en demeure de décider et de se juger. > Alain, Les Arts et les Dieux
    7.4.5. Définition 4 : Conclusion ( De telle sorte que ) < la conscience est unité des représentations. > E. Kant, Critique de la raison pure. Logique transcendantale.
    7.4.6. Définition 5: Objection / relativisation ( Cependant ) < Appelons (…)  » consciente  » la représentation qui est présente à notre conscience et que nous percevons comme telle et posons que c’est là le seul sens du terme  » conscient « . > S. Freud, Métapsychologie. Note sur l’ inconscient.
    7.5.1. Expérience de la conscience 1. Constat ( C’est un fait que ) : < la conscience est malheureuse car elle vit hors du présent. > Pascal, Pensées.
    7.5.2. Expérience de la conscience 2 ( et que ): < l’homme est déchirée entre conscience finie et conscience infinie. > Hegel , Phénoménologie de l’esprit.
    7.6.1. Bénéfice / Valeur ( Néanmoins ) : < par la conscience l’homme accède à l’unité de la personne morale… la conscience est la raison pratique représentant à l’homme son devoir pour l’acquitter ou le condamner en chacun des cas où s’applique la loi. > E. Kant, Critique de la raison pratique.
    7.7.1. Objection ( Toutefois ) : < la conscience est un simple accident de la représentation, et non son attribut essentiel, et ce que nous appelons conscience, loin de constituer notre monde intérieur, ne représente qu’ un cas particulier, peut-être maladif. > F. Nietzsche, Le Gai Savoir.
    Conclusion philosophique : < Conscience ! conscience! instinct divin, immortelle et céleste voix : guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre, juge infaillible du bien et du mal, qui rend l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions. > Rousseau, Emile, Profession de foi du Vicaire savoyard.
    Conclusion ‘patasophique :
    < La conscience règne mais ne gouverne pas. > Paul Valéry, Mauvaises pensées.
    citation :
    < Père Ubu : Avons-nous raison d’ agir ainsi ? Cornegidouille, de par notre chandelle verte, nous allons prendre conseil de notre conscience. Elle est là, dans cette valise, toute couverte de toiles d’araignées. On voit bien qu’ elle ne nous sert pas souvent. >
    Alfred Jarry, Les Minutes de sable mémorial.
     

Texte 10.
8.1.1. Constat : < Dans notre existence habituelle nous avons conscience mais nous n’avons pas conscience d’avoir conscience ; bien des choses, ne fussent que les corporelles, sont en nous inconscientes, par exemple les opérations vitales nécessaires à notre conservation, qui sont en nous sans que nous ayons conscience de leur fonctionnement précis, tel que la science est en mesure de nous le faire connaître. Sur le plan de l’esprit il est en nous bien des réalités que nous ignorons. > Hegel, Propédeutique philosophique.
8.1.2. ( et ) < il y a mille marques qui font juger qu’ il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c’est-à-dire des changements dans l’âme même dont nous ne nous apercevons pas. > Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain .
8.2.1. Définition 1. Métapsychologie ( Ainsi ) : < l’inconscient est le psychique lui même et son essentielle réalité. Sa nature intime nous est aussi inconnue que la réalité du monde extérieure, et la conscience nous renseigne sur lui de manière aussi incomplète que nos organes des sens sur le monde extérieur. > S. Freud, De l’interprétation des rêves.
8.2.2. Définition 2. Explication ( car ) < l’inconscient est ce chapitre de mon histoire qui est marqué par un blanc ou occupé par un mensonge : c’est le chapitre censuré. Mais la vérité peut être retouvée. > J. Lacan, Ecrits 1.
8.2.3. Définition 3. Précision ( et ) < l’inconscient est cette partie du discours concret en tant que transindividuel, qui fait défaut à la disposition du sujet pour rétablir la continuité de son discours conscient. > J. Lacan, Ecrits 1.
8.2.4. Définition 4. Amplification / extension ( Affirmons d’autre part que ) < Les instincts et les archétypes constituent l’inconscient collectif… identique à lui même dans tous les hommes et constituant un fondement psychique universel de nature suprapersonnelle présent en chacun. > C.G. Jung, Les racines de la conscience.
8.2.5. Définition 5. Métaphysique 1. Thèse ( Posons que ) < l’Inconscient est chaos, devenir de l’Esprit, principe, origine et salut du monde. > Ed. von Hartmann, Philosophie de l’Inconscient.
8.2.6. Définition 6. Métaphysique 2. Thèse ( Posons que ) < l’inconscient est l’état primitif et naturel de toutes choses donc le fonds d’où émerge, chez certaines espèces, la conscience, efflorescence suprême de l ‘inconscience. > A. Schopenhauer, Le monde comme volonté et représentation.
8.3.Généalogie. Thèse : < Nous réservons le nom d’inconscients aux faits psychiques refoulés, c’est-à-dire dynamiquement inconscients. > S. Freud, Essais de psychanalyse.
8.4.1. Précision et objection. ( Toutefois le mot d’inconscient ne désigne que l’inconscience ) et < s’ il n’ y a pas d’ inconvénient à employer couramment le terme d’ inconscient, ce n’est pourtant qu’un abrégé du mécanisme. > Alain, Eléments de philosophie.
Conclusion philosophique : < L’inconscient ne peut être un processus  » en troisième personne », puisque c’est lui qui choisit ce qui, de nous, sera admis à l’existence officielle. (…) il n’est donc pas un non savoir, mais plutôt un savoir non reconnu, informulé, que nous ne voulons pas assumer. > M. Merleau-Ponty, Signes.
Conclusion ‘patasophique :

  1. Si l’idée de < conscience > n’épuise pas la totalité de la vie psychique, à la différence du concept d’ < inconscience >, l’ idée de < représentation inconsciente > semble contradictoire, vide de sens, dénuée de référent.
  2. De son côté, la notion d’ < inconscient collectif > n’ est-elle pas spéculation pure prétendant à l’objectivité scientifique ?
  3. Enfin l’ < Inconscient > avec majuscule paraît effet de réalisme conceptuel qui transforme un adjectif ( inconscient ) en hypostase puis en idole spéculative : l’ < Inconscient >.
    Citation :
    < … de quoi parle-t-on quand on parle d’inconscient ? … l ‘alternative est claire. Ou bien je sais et je suis certain que je sais en pleine conscience et connaissance de causes ; ou bien je ne sais pas et alors : soit je sais que je ne sais pas, d’une conscience réfléchie ; soit je ne sais pas que je ne sais pas, d’une ignorance absolue et le problème ne se pose plus en l’absence d’un quelconque état de conscience ; soit je crois savoir que je sais alors que je ne sais pas, et je suis dans l’illusion qui est un autre… état de conscience. … En conséquence, nous nous méfierons des sondeurs d’âme, ces spéléologues de l’inconscient. > Lothaire Liogieri, Entretiens au bord de Moriol.
     

texte 11
9.1. Définition. Thèse. ( Posons que ) < le désir est l’appétit de l’agréable. > Aristote, Traité de l’ âme. L.2. 3.
9.2.1. Métaphysique. Nature. Thèse. ( et que ) < le désir est l’appétit avec conscience de lui même. > Spinoza, Ethique 3. prop 9.
( et encore que ) < le désir est l’essence même de l’homme en tant qu’elle est concue comme déterminée à faire quelque chose par une affection quelconque donnée en elle. > Ethique 3.
9.2.2. Métaphysique. Origine. ( Précisons que ) < cet effort qui constitue le centre, l’essence de chaque chose, c’est au fond le même… qui en nous, manifesté avec la dernière clarté, à la lumière de la pleine conscience, prend le nom de vouloir vivre. > A. Schopenhauer, Le monde comme volonté et représentation.
9.2.3. Métaphysique. Fonction 1. Thèse. ( Ajoutons que ) < la passion du désir est une agitation de l’âme causée par les esprits qui la disposent à vouloir pour l’avenir les choses qu’elle se représente comme convenables. > Descartes, Traité des passions de l’ âme. article 86.
9.2.4. Métaphysique. Fonction 2. ( et que ) < le désir est cette espèce d’esprit d’entreprise qui monte du corps au vouloir et qui fait que le vouloir serait faiblement efficace s’il n’était aiguillonné d’abord par la pointe du désir. > P. Ricoeur, Philosophie de la volonté t.1.
9.3.1. Phénoménologie. Sens 1. Description. ( De fait ) < dans le désir, la conscience de soi se comporte à l’égard d’elle même comme une réalité singulière. Elle renvoie à un objet qui est dépourvu de soi, qui en lui même est autre chose que la conscience de soi. Au regard de l’objet, cette conscience ne réussit à s’atteindre dans son égalité à elle même que par la suppression de cet objet. > Hegel, Propédeutique philosophique / Phénoménologie de l’esprit § 28.
9.3.2. Phénoménologie. Sens 2. Explication ( car ) < si le désir doit pouvoir être à soi même désir, il faut qu’il soit la transcendance elle même, c’est à dire qu’ il soit par nature échappement à soi vers l’objet désiré. > J.P.Sartre, L’ Etre et le Néant. 2.1.3.
9.4.1. Axiologie. Valeur 1. Thèse ( Affirmons que ) < l’inquiétude qu’un homme ressent en lui même par l’absence d’une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente, c’est ce qu’on nomme désir. > Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain.
9.4.2. Axiologie. Valeur 2. Explication ( En effet ) < tout désir naît d’un manque, d’un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu’il n’est pas satisfait. Or nulle satisfaction n’est de durée ; elle n’est que le point de départ d’un désir nouveau. Nous voyons le désir partout arrêté, partout en lutte, donc toujours à l’état de souffrance ; pas de terme dernier à l’effort ; donc pas de mesure, pas de terme à la souffrance. > A. Schopenhauer, Le monde comme volonté et représentation t.1.
9.4.3. Axiologie. Valeur 3. Objection 1. ( Cependant ) < l’être même de l’homme, l’être conscient de soi, implique et présuppose le désir… Le désir humain, anthropogène, constituant un individu libre et historique conscient de son individualité, de sa liberté, de son histoire et de son historicité, le désir anthropogène diffère donc du désir animal -constituant un être naturel, seulement vivant et n’ayant qu’un sentiment de sa vie-, par le fait qu’il porte non pas sur un objet réel, mais sur un autre Désir. > A. Kojève, Introduction à la lecture de Hegel.
9.4.4. Axiologie. Valeur. Objection 2. ( et ) < … la logique du désir rate son objet dès le premier pas : le premier pas de la division platonicienne qui nous fait choisir entre production et acquisition. Dès que nous nous mettons du côté de l’acquisition, nous nous faisons du désir une conception idéaliste ( dialectique, nihiliste ) qui le détermine en premier lieu comme manque, manque d’objet, manque de l’objet réel. > G. Deleuze, Anti-Oedipe.
9.4.5. Axiologie. Valeur. Conséquence. ( C’est pourquoi ) < les révolutionnaires, les artistes et les voyants se contentent d’être objectifs, rien qu’objectifs : ils savent que le désir étreint la vie avec une puissance productrice, et la reproduit d’une façon d’autant plus intense qu’il a peu de besoin. > G. Deleuze, Anti-Oedipe.
Conclusion philosophique : < Le désir est un attrait que l’on subit, la volonté est un pouvoir que l’on exerce. > E. Goblot, Traité de logique.
Conclusion ‘patasophique : < Le monde des désirs et des chimères est celui que nous n’avons pas achevé de conquérir. > La Sibylle ‘pataphysique, Eclats.
Citation :
< De la pataphysique du désir ou du désir de ‘Pataphysique, faut-il choisir ? >
Dämon Sir, Ouvroir d’interrogations potentielles, Sur quelques lignes de Sa Magnificence.
 

texte 12
10.10. Paradoxe du temps. Constat : < Que d’abord il n’existe absolument pas, ou n’a qu’une existence imparfaite et obscure, on peut le supposer d’après ce qui suit. Pour une part il a été et n’est plus ; pour l’autre il va être et n’est pas encore. > Aristote, Physiques, livre 4.
10.11. Enigme du temps. Interrogation : ( et ) < qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus… Comment donc ces deux temps, le passé et l’avenir sont-ils puisque le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? Quant au présent, s’il était toujours présent, s’il n’allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait l’éternité. > saint Augustin, Confessions, Livre 11, chap.14.
10.20. Métaphysique 1. Nature. concept négatif. Affirmation ( Posons que ) : < le temps n’est pas un concept empirique qui dérive d’une expérience quelconque. > Kant, Esthétique transcendantale.
10.21. Métaphysique 2. Nature. concept négatif. Déduction ( et qu’ il ) : < il n’ y aurait pas pour elle ( la conscience ) de présent si le présent se réduisait à l’instant mathématique. Cet instant n’est que la limite purement théorique, qui sépare le passé de l’avenir; il peut à la rigueur être conçu, il n’est jamais perçu. > Bergson, L’Energie spirituelle.
10.220. Phénoménologie 1. Expérience. temps et durée. Explication ( Car ) : < ce que nous percevons en fait, c’est une certaine épaisseur de durée qui se compose de deux parties : notre passé immédiat et notre avenir imminent. Sur ce passé nous sommes appuyés, sur cet avenir nous sommes penchés… > Bergson, La conscience et la vie.
10.221. Phénoménologie 2. Expérience. Explicitation ( Cependant ) < l’avenir n’est pas postérieur au passé et celui ci n’est pas antérieur au présent. La temporalité se temporalise comme avenir-qui-va-au-passé-en-venant-au-présent. > Heidegger, Être et Temps.

  1. Phénoménologie 3. Expérience. ( et ) < il y a un style temporel du monde et le temps demeure le même parce que le passé est un ancien avenir et un présent récent, le présent, un passé prochain et un avenir récent, l’avenir enfin, un présent et même un passé à venir… Il faut comprendre le temps comme sujet et le sujet comme temps… Cette temporalité originaire n’est pas une juxtaposition d’éléments extérieurs puisqu’elle est la puissance qui les maintient ensemble en les éloignant l’un de l’autre. > Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.
    10.223. Phénoménologie 4. Expérience. Remarque ( Notons que ) < nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents que nous errons dans les temps qui ne sont pas les nôtres, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont plus, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. > Pascal, Pensées 172.
    10.23. Métaphysique 3. Nature ( temps et changement ). Thèse ( Il est certain que ) < le temps dans lequel doit être pensé tout changement des phénomènes, demeure et ne change pas ; parce qu’il est ce en quoi la succession ou la simultanéité ne peuvent être représentées que comme ses déterminations (… ) le changement ne concerne pas le temps lui même mais seulement les phénomènes dans le temps. > Kant, Analytique transcendantale, Première analogie de l’expérience.
    10.24. Métaphysique 4. Nature. ( Temps, champ et événements ) Objection. ( Toutefois ) : < Par l’idée de temporalisation il faut entendre une procédure de la Physique théorique qui définit < l’espace / temps >, à chaque fois particulier, comme l’ensemble des événements dans un champ donné et déterminé par un certain type local de masse gravitationnelle qui génère un certain type local de temporalité mesurable par un observateur et les horloges qui lui sont attachées.
    Ou, pour employer la langue de Leibniz, il s’agit de penser par cet artifice à chaque fois dans l’ici et le maintenant < l’ordre de la juxtaposition et l’ordre de la succession des choses perçues et expérimentées. > Ubudore le Patagon, Sur le Positivisme scientifique et la Théorie de la Relativité.
    10.25. fonction du temps. ( Condition de possibilité de tous les phénomènes ) Objection ( Néanmoins ) : < … la simultanéité ou succession ne tomberait pas elle-même sous la perception si la représentation du temps ne lui servait a priori de fondement… le temps est une représentation nécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions. > Kant, Esthétique transcendantale. Section 2 § 4.
    10.260. Valeur du temps 1. ( temps destructeur ). Evidence ( Il est indubitable qu’ ) < on ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve. Ni toucher deux fois une substance périssable dans le même état, car elle se disperse et se réunit de nouveau par la promptitude et la rapidité de sa métamorphose : la matière sans commencer ni finir, en même temps naît et meurt, survient et disparaît. > Héraclite, Fragments.
    10.261. Valeur du temps 2. ( temps destructeur ) Conséquence. ( C’est pourquoi ) : < … nous avons l’habitude de dire que le temps consume, que tout vieillit sous l’action du temps, que tout s’efface sous l’action du temps, mais non qu’on s’instruit et qu’on devient jeune et beau : car le temps est en soi plutôt cause de destruction, puisqu’ il est nombre du mouvement et que le mouvement défait ce qui est. > Aristote, Physiques livre 4
    10.262. Valeur du temps 3. Temps et impuissance. Conséquence. (Dès lors) < L’espace est la forme de ma puissance, le temps est la forme de mon impuissance. > Jules Lagneau, Célèbres Leçons, Cours sur la perception.
    10.263. Valeur du temps 4. temps et progrès. Objection. ( Pourtant )< c’est sa propre clarté que l’Esprit veut regarder… Et, au soir, il aura bâti un édifice achevé… > Hegel, La raison dans l’histoire.
    10.26. Temps et éternité 1. Aristote. Inférence < Par suite on voit que les êtres éternels, en tant qu’éternels ne sont pas dans le temps; car le temps ne les enveloppe pas et ne mesure pas leur existence : la preuve en est que le temps n’a sur eux aucune effet, parce qu’ils ne sont pas dans le temps. > Aristote, Physiques, livre 4.
    10.265. Temps et éternité 2. saint Augustin. Apostrophe ( Ô Dieu ) < … Vous précédez tout le passé de la hauteur de votre éternité toujours présente et vous dominez tout l’avenir parce qu’il est l’avenir et qu’à peine arrivé, il sera passé, alors que vous, < vous demeurez le même et que vos années ne passeront pas… Vos années ne font qu’un seul jour, et votre jour n’est pas un événement quotidien, c’est un perpétuel aujourd’hui, car votre aujourd’hui ne cède pas la place au lendemain et le lendemain ne succède pas à hier. Votre aujourd’hui, c’est l’Eternité. > saint Augustin, Confessions, 2, 11.
    ( et ) < l’éternité diffère du temps parce qu’elle est toute à la fois (tota simul), tandis que le temps est successif, et non pas en ce que l’éternité serait un temps sans commencement ni fin. > saint Thomas, Somme contre les Gentils.
    Conclusion philosophique. Epicure. Monotonie temporelle de l’univers. Exhortation: < Il faut… que nous embrassions maintenant dans nos regards ce qui n’est pas manifeste. En premier lieu rien ne vient de rien, car sinon tout naîtrait de tout, sans avoir autrement besoin de germes. Et si tout ce qui disparaît revenait par destruction au non-être, toutes choses auraient péri, ce en quoi elles se sont disoutes n’existant pas. Et le tout a toujours été tel qu’il est maintenant et le sera toujours: il n’existe rien en quoi il se changera. Car en dehors du tout il n’y a rien qui, pénétrant en lui, provoquerait le changement. > Epicure, Lettre à Hérodote.
    Conclusion ‘patasophique : < Tout ce qui existe aspire à changer et le changement est la Fin du temps… > La Sibylle pataphysique, Eclats.
    citation. Prière :
    < Ô Temps, ne suspends pas ton vol et accorde-nous de longtemps délyrer ( sic ) dans les bras de Chimère. >
    Dämon Sir, De l’ incertitude.
     

texte 13
11.1 Définition 1 ( Stipulons que ) : < l’histoire au sens étroit est la science du passé humain… au sens concret, le terme désigne une certaine réalité, au sens formel, la connaissance de cette réalité… Le même mot, en français, en anglais, en allemand s’applique à la réalité historique et à la connaissance que nous en prenons. Histoire, history, Geschichte désignent à la fois le devenir de l’humanité et la science que les hommes s’efforcent d’élaborer de leur devenir. > R. Aron, Dimensions de la conscience historique, passim.
11.11 Définition 2 ( et notons qu’ ) : < en notre langue le mot histoire unit le côté subjectif et le côté objectif et signifie aussi bien … le récit historique que l’événement, les actes et les faits. > Hegel, la Raison dans l’histoire 3, 2.
11.12 Définition 3 ( Nous entendons donc ) : < … par histoire une recherche scientifiquement conduite, disons à la rigueur une science, mais complexe : il n’y a pas une histoire, un métier d’ historien, mais des métiers, des histoires, une somme de curiosités, de points de vues, de possibilités, somme à laquelle demain d’autres curiosités, d’autres points de vue, d’autres possibilités s’ajouteront encore. > F. Braudel, Ecrits sur l’histoire.
11.2 Métaphysique 1. Déduction transcendantale ( Or ) : < l’analyse de l’historicité de la réalité humaine essaye de montrer que cet existant n’est point « temporel  » parce qu’  » il se trouve dans l’histoire « , mais qu’ au contraire, s’il n’existe et ne peut exister qu’historiquement, c’est qu’il est temporel dans le fond de son être. > Martin Heidegger, Qu’est-ce que la métaphysique ?
11.21 Métaphysique 2. Précision. ( quoique ) : < la vie déroule une histoire, c’est à dire une succession où il n’y a pas de répétition, où tout moment est unique et porte en lui la représentation de tout le passé. > H. Bergson, Lettre à Höffding.

  1. 31 Philosophie de l’histoire 1. Remarque. ( De surcroît ) : < vouloir que l’ Histoire ait un sens, c’est inviter l’homme à maîtriser sa nature et à rendre conforme à la raison l’ordre de la vie en commun. > R. Aron, Dimensions de la conscience historique.
    11.32 Philosophie de l’histoire 2. Thèse ( Affirmons donc que ) < l’ histoire universelle est la manifestation du processus divin absolu de l’Esprit… ; la marche graduelle par laquelle il parvient à la conscience de soi. > Hegel, La Raison dans l’histoire.
    11.33 Philosophie de l’histoire 3 ( et qu’ ) < une philosophie de l’histoire suppose … que l’histoire humaine n’est pas une simple somme de faits juxtaposés- décisions et aventures individuelles, idées, intérêts, institutions-, mais qu’elle est dans l’instant et dans la succession une totalité, en mouvement vers un état privilégié qui donne le sens de l’ensemble… Le marxisme est pour l’essentiel cette idée que l’histoire a un sens,-en d’autres termes qu’elle est intelligible et qu’elle est orientée. > M. Merleau-Ponty, Humanisme et terreur, passim.
    Conclusion philosophique 1. ( Epistémologie ) Détestation des systématiques et importance des accidents, du hasard, et des causes secondes : < Je hais, pour ma part, ces systèmes absolus, qui font dépendre tous les événements de l’histoire de grandes causes premières se liant les unes aux autres par une chaîne fatale, et qui suppriment, pour ainsi dire, les hommes de l’histoire du genre humain. Je les trouve étroits dans leur prétendue grandeur, et faux sous leur air de vérité mathématique. Je crois, n’en déplaise aux écrivains qui ont inventé ces sublimes théories pour nourrir leur vanité et faciliter leur travail, que beaucoup de faits historiques importants ne sauraient être expliqués que par des circonstances accidentelles, et que beaucoup d’autres restent inexplicables; qu’enfin le hasard ou plutôt cet enchevêtrement de causes secondes, que nous appelons ainsi faute de savoir le déméler, entre pour beaucoup dans tout ce que nous voyons sur le théâtre du monde. Mais je crois fermement que le hasard n’y fait rien, qui ne soit préparé à l’avance. Les faits antérieurs, la nature des institutions, le tour des esprits, l’état des moeurs, sont les matériaux avec lesquels il compose ces impromptus qui nous étonnent et qui nous effraient. > Alexis de Tocqueville, Souvenirs, deuxième partie.
    Conclusion philosophique 2. Thèse spéculative ( Soulignons que ) : < la fin de l’histoire… c’est la fin de l’oppression qui empêche les hommes de se tenir ouverts pour ce qui est, en droit d’humanité, toujours à leur disposition. > Eric Weil, Philosophie et réalité.
    Conclusion philosophique 3. Objection ( Or il est sans doute qu’ ) : < il n’ y a aucune raison d’imaginer la fin de l’histoire. Elle est pourtant la seule justification des sacrifices demandés… à l’humanité. Mais elle n’a pas d’autre fondement raisonnable qu’une pétition de principe qui introduit dans l’histoire, royaume qu’on voudrait unique et suffisant, une valeur étrangère à l’histoire…. elle est un dogme sans fondement… qu’on se verra imposé par ceux à qui le dogme profite. La fin de l’histoire n’est pas une valeur d ‘exemple et de perfectionnement. Elle est un principe d’arbitraire et de terreur. > A. Camus, L’homme révolté.
    Conclusion ‘patasophique 1 : < L’histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leur réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. L’Histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout et donne des exemples de tout. > P. Valéry, De l’ Histoire.
    Conclusion ‘patasophique 2 : < L’Histoire est un concept religieux du réel qui impose à ses fidèles, pour leur salut, un cycle de devoirs dont le moindre écart peut les perdre irrémédiablement. > Dämon Sir, De la sotériologie.
    citation :
    < Etudions l’histoire, l’Histoire et les histoires, vénérons cet « art de choisir entre plusieurs mensonges » ( selon Rousseau ), ces fictions et ces discours où l’on ne sait jamais de quoi l’on parle ni si ce que l’on dit est vrai >
    Epistémon le ‘pataphysicien, Somme de ‘pataphysique 3, Des sciences humaines et inhumaines.
     

texte 14

  1. 1. Définition 1 ( Stipulons que ) < Par langage nous entendons tous les phénomènes d’expression et non pas la parole articulée qui est un mode dérivé et secondaire. > J.P. Sartre, L’Etre et le Néant, 3.3.1.
  2. 2.1. Définition 2 ( Précisons que ) < Tout langage comporte deux aspects, l’un supra-individuel, la langue (…) l’autre, individuel, la parole … > Delay et Pichot, Abrégé de Psychologie.
  3. 2. 2. Précision ( et qu’ ) < une langue est un système de signes en nombre nécessairement limité, qui doivent s’associer ou se combiner d’après certaines règles et qui sont destinés à fournir à l’homme les moyens d’exprimer ses sensations, ses idées, ses sentiments et ses passions. > Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances…
  4. 2. 3. Précision 2 ( et que ) < … la langue ne se confond pas avec le langage, elle n’en est qu’une partie déterminée, essentielle, il est vrai. C’est un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus… Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l’individu, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier ; elle n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté… La langue est un système de signes exprimant des idées, et par là, comparable à l’écriture, à l’alphabet des sourds-muets, aux rites symboliques, aux formes de politesse. (…) Elle est seulement le plus important de ces systèmes. > F. de Saussure, Cours de linguistique générale.
  5. 3. 1. Fonction < Le langage (…) fournit à la conscience un corps immatériel où s’incarner. > H. Bergson, l’Evolution créatrice.
  6. 3. 2. < … il est structure immatérielle, communication de signifiés, remplaçant les événements ou les expériences par leur « évocation »… > E. Benvéniste, Problèmes de linguistique générale.
    < … système de signes sans rapport matériel avec ce qu’ils ont pour mission de signifier. > Cl. Lévi-Strauss, Entretiens avec G. Charbonnier.
  7. 3. 3. ( Il est ) < la conscience réelle, pratique, existant aussi pour d’autres hommes. > Marx et Engels, Idéologie allemande.
  8. 3. 4. ( et ) < … l’ instrument immédiat, fait pour être immédiatement dépassé vers la chose, dont chaque mot est un schème opératoire et l’objet dépassé vers le concept. > J.P. Sartre, Cahiers pour une morale.
  9. 3. 5. ( Précision ) < Entendons par là, très largement, la faculté de représenter le réel par un signe et de comprendre le signe comme un représentant du réel, donc d’établir un rapport de signification entre quelque chose et quelque chose d’autre. E. Benvéniste, opus cité. Employer un symbole est cette capacité de retenir d’un objet sa structure caractéristique et de l’identifier dans des ensembles différents. C’est cela qui est propre à l’homme et en fait un être rationnel. > ibidem.
  10. 4. 1. Fécondité ( langage et pensée ) < Cette capacité symbolique est à la base des fonctions conceptuelles. La pensée n’est rien d’autre que le pouvoir de construire des représentations des choses et d’opérer sur ces représentations. Elle est par essence symbolique. > ibidem
  11. 4. 2. Langage et vérité ( Ainsi ) < La totalité des propositions est le langage. > L. Wittgenstein, Traité logique-philosophique.
  12. 5. 1. Acquisition 1 < L’acquisition du langage est une expérience qui va de pair chez l’enfant avec la formation du concept et la conception de l’objet. Il apprend les choses par leur nom. Il découvre que tout a un nom et que d’ apprendre les noms lui donne la disposition des choses. > E. Benvéniste, ibidem.
  13. 5. 2. Acquisition 2 < Etrange apprentissage du langage. Les premiers cris ne sont que des effets mécaniques produits par le fonctionnement du corps. Même les premiers mots ne sont pas encore des paroles. L’enfant n’en découvre la réalité autonome que par le mensonge. Alors le mot est utilisé pour lui même : il devient signification. Jeu ou hasard, peu importe : l’enfant dit < bobo >. Aussitôt ( et bien qu’il n’ait ressenti aucune douleur ) se produit magiquement le déclanchement de toute la sequelle des cajoleries et consolations sucrées. On conçoit qu’après cette découverte, l’enfant recommence l’expérience pour bien s’assurer de la merveilleuse efficacité du Mot. Et s’il aime tant mentir ( cette joie dans les yeux ), c’est qu’il savoure le bonheur de la puissance et de l’intelligence kabbalistiques : le verbe est créateur.
    C’est par cette tortueuse voix que s’exprime le < vrai >. < Julien Torma > Euphorismes.
  14. 6. Conclusion philosophique :
    12.6. 1. Langage et ordre symbolique. Constat 1 ( Ainsi ) < … L’ homme vit, pour ainsi dire, dans une nouvelle dimension de la réalité… Il ne vit plus dans un univers purement matériel, mais dans un univers symbolique. Le langage, le mythe, l’art, la religion sont des éléments de cet univers. Ce sont les fils différents qui tissent la toile du symbolisme, la trame enchevêtrée de l’expérience humaine… L’homme ne peut plus se trouver en présence immédiate de la réalité ; il ne peut plus la voir, pour ainsi dire, face à face… Loin d’avoir rapport aux choses mêmes, d’une certaine manière, il s’entretient constamment avec lui-même. > E. Cassirer, Essai sur l’homme.
  15. 6. 2. Dissimulation ontologique. Constat 2 ( De surcroît ) < Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons le plus souvent, à lire les étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s’est encore accentuée sous l’influence du langage. Car les mots ( à l’exception des noms propres ) désignent des genres… Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu…. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu’il est à peu près le même, dans les mêmes conditions pour tous les hommes. Ainsi, jusque dans notre propre individu, l’individualité nous échappe. Nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles. > H. Bergson, Essai sur le rire.
    12.6.3. Dissimulation ontologique. Constat 3 ( En outre ) < Les désignations et les choses coïncident-elles ? Le langage est-il l’expression adéquate de toutes les réalités ?… La « chose en soi » ( ce serait justement la pure vérité sans conséquence ), même pour celui qui façonne la langue, est complètement insaisissable et ne vaut pas les efforts qu’elle exigerait. Il désigne seulement les relations des choses aux hommes et s’aide pour leur expression des métaphores les plus hardies ! Transposer d’abord une excitation nerveuse en une image ! Première métaphore. L’image à nouveau transformée en un son articulé ! Deuxième métaphore. Et chaque fois saut complet d’une sphère dans une sphère tout autre et nouvelle… … l’ X énigmatique de la Chose en soi est prise une fois comme excitation nerveuse, ensuite comme image, enfin comme son articulé… > F. Nietzsche, Introduction théorétique sur la vérité et le mensonge au sens extra-moral.
    12.6.4. Euphémisation du réel. Constat 4 ( Enfin ) < Si par hasard ou par miracle, les mots s’envolaient, nous serions plongés dans une angoisse et une hébétude intolérables. Ce mutisme subit nous exposerait au plus cruel supplice. C’est l’usage du concept qui nous rend maîtres de nos frayeurs. Nous disons : la Mort -et cette abstraction nous dispense d’en ressentir l’infini et l’horreur. En baptisant les choses et les événements nous éludons l’Inexplicable : l’activité de l’esprit est une tricherie salutaire, un exercice d’escamotage ; elle nous permet de circuler dans une réalité adoucie, confortable et inexacte. Apprendre à manier les concepts – désapprendre à regarder les choses… La réflexion naquit un jour de fuite ; la pompe verbale en résulta. Mais lorsqu’on revient à soi et que l’on est seul -sans la compagnie des mots- on redécouvre l’univers inqualifié, l’objet pur, l’événement nu : où puiser l’audace de les affronter ? On ne spécule plus sur la mort, on est la mort ; au lieu d’orner la vie et de lui assigner des buts, on lui enlève sa parure et on la réduit à sa juste signification : un euphémisme pour le Mal… Lorsque Adam fut chassé du paradis, au lieu de vitupérer son persécuteur, il s’empressa de baptiser les choses : c’était l’unique manière de s’en accommoder et de les oublier ; -les bases de l’idéalisme furent posées. Et ce qui ne fut qu’un geste, une réaction de défense chez le premier balbutieur, devint théorie chez Platon, Kant et Hegel. > E.M. Cioran, Visages de la décadence.
  16. 7. 1. Conclusion ‘patasophique.
    Pourtant < La parole a été donnée aux hommes pour dissimuler leur pensée. > Talleyrand-Périgord, Mémoires.
    Et < Le langage est le point de départ (et d’arrivée) de toutes les aberrances. > Sur l’être «On» et le langage , Cahiers du Collège de ‘pataphysique, décervelage 84.
  17. 7. 2. Conclusion ‘patasophique ( questions et aporie ) : en prolongeant… Bergson.
    -< Comment en effet s’exprimer, puisque ce mot lui-même emprunte l’épreinte (sic) scatosociologique et la consacre comme le type de l’élocution ? Comment s’évader de cette caca-phonie, puisque, on le sait par des spécialistes, le silence est encore plus fétidement éloquent que la voix ? Il faudrait une bonne fois vidanger le langage. Mais nous savons que c’est impossible…. On ne part pas…. On ne voit donc pas de remède… Dès qu’on parle, ça pue le social. >
    -< La parole ressemble à son inventeur, le souffleur de verbe et auteur de la farce-attrape babélique : par un curieux cacalogisme, elle est à la fois sous-produit et matière première des transports en commun : elle ne peut donc normalement s’excrèter qu’en lieux communs, chants d’épandage, ou cabinets d’aisance… Les mots râlent et puent la morale orale. > Euphorismes, par < Julien Torma >.

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  1. 1. Définition 1. Objet. ( Stipulons que ) < la logique est l’art de bien conduire sa raison dans la connaisance des choses, tant pour s’instruire soi-même que pour instruire les autres. Cet art consiste dans les réflexions que les hommes ont faites sur les quatre principales opérations de leur esprit, concevoir, juger, raisonner et ordonner. > Logique de Port-Royal, introduction.
  2. 1.2. Définition 2. Objet. ( Et que ) < la logique a pour objet de diriger l’entendement à la vérité ; et la morale de porter la vérité à la vertu. > Bossuet, Logique, Intro.
  3. 1. 3. Statut épistémologique 1. < Pour la science, l’objet était le thème principal et le jugement le terme de médiation. Pour la logique, au contraire, ce n’est que médiatement qu’elle est dirigée vers l’objet, vers l’existant lui-même et c’est immédiatement qu’elle est dirigée vers les jugements. > Suzanne Bachelard, La logique de Husserl.
  4. 1. 4. Statut épistémologique 2. < Il ne faut pas confondre l’ordre rationnel avec l’ordre logique, quoique l’un de ces mots ait la même racine en grec que l’autre en latin. L’ordre rationnel tient aux choses considérées en elles-mêmes, l’ordre logique tient à la construction des propositions, aux formes et à l’ordre du langage qui est pour nous l’instrument de la pensée et le moyen de la manifester. > Cournot, Traité de l’enchaînement des idées fondamentales,1,64.
  5. 2. Portée. ( Notons que ) < la logique n’a ni à inspirer l’invention, ni à l’ expliquer ; elle se contente de la contrôler et de la vérifier. > Couturat, Revue de métaphysique et de morale, 1906, 215.
  6. 3. Origine. ( Remarquons que ) < démonstration, réfutation, discussion, objection, tous ces termes trahissent le caractère sociologique de la logique. (…) La logique apparaît historiquement sous la forme du dialogue et prend le nom de dialectique. > E. Goblot, Traité de logique, 37.
  7. 4.1. Evolution 1. ( C’est un fait que ) < la logique est devenue plus mathématique et les mathématiques plus logiques. La conséquence est qu’il est maintenant impossible de tracer une ligne de démarcation entre les deux ; en fait, les deux ne font qu’un. Elles diffèrent comme un enfant diffère d’un homme : la logique est la jeunesse des mathématiques et les mathématiques sont la virilité de la logique. > B. Russell, Introduction à la philosophie mathématique.
  8. 4. 2. Evolution 2. De l’ontologie au symbolisme. Explication. ( Car ) < Il n’y a pas de constantes logiques. En logique comme en toute théorie déductive, on doit libérer les symboles de tout sens intuitif préalable : ils ne seront rien de plus que des signes assujettis à se combiner selon des règles que posent, par décret, les propositions premières. > R. Blanché, La science physique et la réalité.
  9. 4. 3. Evolution 3. L’arbitraire logistique. Explication. ( C’est pourquoi ) < vide comme la mathématique, la logique devient aussi, comme elle, arbitraire. Chacun peut construire la sienne -ou les siennes- à sa guise : tout ce qui est exigé, c’est que le système ne soit pas contradictoire, et qu’il soit nettement explicité. > R. Blanché, La science physique et la réalité. 
  10. 5. 1. Conclusion philosophique. Fonction. ( Ainsi ) < la logique est le juge commun et l’arbitre de toutes les recherches particulières. Elle n’entreprend pas de trouver la preuve, mais elle décide si elle est trouvée. La logique n’observe pas, n’invente pas, ne découvre pas; elle juge . > John Stuart Mill, Système de logique 1, 9-10 .
    13.5. 2. Conclusion philosophique. Situation du logicien. ( Enfin ) < Le psychologue n’est pas le logicien. Le psychologue étudie la manière dont se constitue l’équilibre de fait des actions et des opérations ; le logicien analyse le même équilibre sous sa forme idéale – tel qu’il serait s’il était réalisé intégralement – et tel qu’il s’impose ainsi normativement à l’esprit. > Jean Piaget, La psychologie de la pensée et la nature psychologique des opérations logiques in La psychologie de l’intelligence.
  11. 6. Conclusion ‘patasophique.
  12. < Rien n’est plus terrible mais aussi rien n’est plus… admirable que l’esprit de logique dans la raison ratiocinante, gnostique, systématique et totalitaire. >
  13. < La sécheresse affective naît le plus souvent d’un abus de logique et la paranoïa idéologique visionnaire en constitue l’expression psychopathologique achevée. >
  14. < La mentalité des ‘pataphysiciens n’est point illogique. Ils considérent les systèmes hypothético/déductifs -partant d’un groupe d’axiomes arbitrairement choisis et soumis à la seule obligation de cohérence interne- comme un support parmi d’autres à leurs jeux et à leurs divertissements. ( Sur ce point : l’Ouvroir de logiques potentielles ) La veine du ‘pataphysicien est tout aussi bien alogique. Car à la différence du logicien et du mathématicien il ne s’astreint pas à s’abstenir de la contradiction. Et au fétichisme de la Cohérence il substitue les plaisirs de la divagation et les perversions délicieuses de l’ incoerrance. (sic) > Dämon Sir, De l’incertitude, passim.
    28.04.2003…