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geste des opinions du docteur lothaire liogieri
CHEZ LES ORACLES…
décembre 2003 / avril 2004


 < … Ne méprisons pas les oracles, aimons-les, cultivons-les, fréquentons-les ! Comestibles, denrées, bouillie, brouet… ils sont notre nourriture, notre Viatique, Ce par quoi la pataphysique abonde et surabonde…> La Sibylle pataphysique, Eclats.

René Magritte, La lampe philosophique, 1936

TABLE :
Décembre 2003 :
Utopie concrète. 2. Bas les voiles. 3. Laïcité. 4. Aux petites écoles.
Janvier 2004 :
De l’âme… 2. Vision américaine et antiphrase. 3. Célébrations : Reims, le Grand Jeu. 4. Jésus et le management… 5. Les étrennes de Hegel ou la politique domine le m(M)onde. 6. Réfléchir au droit à la mort. 7. La critique selon l’oracle populaire. 8. Le capitalisme financier comme jeu de rôles. 9. Choc des civilisations selon Samuel Huntington. 10. L’année du singe. 11. Le langage, oracle de notre temps. 12. Sur le tabac : l’oracle post-mortem. 13. Marx est mort, Jésus revient. 14. Science et Foi : béatitudes…
Février 2004.
Entre Savonarole et Monsieur Vincent… 2. Hésychiastes. 3. Chez les philosophes : 1. La voix de la conscience ou l’oracle intérieur ( E. Kant ). 2. L’oracle rétrospectif ou le prophète du passé ( H. Bergson ). 3. Stérilité de l’ h(H)istoire ou l’ oracle impossible. ( J. J. Rousseau ). 4. Littré, La Fontaine et les sibylles au Prétoire… 5. L’obscénité : un < cinéphorisme > de Catherine Breillat. 6. Croire au < big bang > est un acte de foi, Jayant V. Narlikar. 7. A. Warhol l’indifférent, selon Catherine Millet. 8. Vie privée. < Premier amour > et psychanalyse. 9. L’amour est mathématique. Une réminiscence de Boris Vian. 10. L ‘oracle populaire (2) Réminiscence torméenne. 11. L’humanoïde dissocié… 12. Une prophétie de notre temps : < sombre avenir sur terre >. 13. L’oracle judiciaire contesté. ( Cour pénale internationale et formation des magistrats ). 14. L’oracle royal ou Louis 15 pataphysicien.

chez les oracles2

Relevé d’épiphanies ( exemples ) par Bérenger Premier ou Malice au pays des merveilles…

Epiphanie : du grec, signifiant manifestation, apparition…
Fête de la présentation de Jésus aux Gentils.
Apparition de l’Esprit aux béotiens…
Adage pataphysique : Neige à l’Epiphanie, voiturin à phynances rempli…

Masque de Tirésias

L’oracle : < Je ne sais rien, mais je dirai tout ! >
< L’homme est dupe avant d’être >, Catulle Mendès, Le chercheur de tares.


DECEMBRE 2003

< UTOPIE CONCRETE >. Roland Castro, Intellectuel, Libération, 25.12.2003.
< Le désir d’utopie est grand, encore faut-il le rendre concret. Lui donner du sens, une manière d’être, un système de valeurs qui lui donne un socle, une vision. Une vision mondiale. De la vertu. Du socle philosophique. Et un nouveau type d’engagement. ( … ) L’utopie concrète, c’est possible chaque matin, l’idée de fabriquer du vivre ensemble, l’idée chaque matin de l’architecte, du cafetier, de l’entrepreneur et du syndicaliste, de faire école populaire, celle du philosophe ou du psychanalyste, d’ouvrir des lieux du travail, comme celle de l’artiste, de créer de l’institution généreuse, celle de l’associatif. L’utopie concrète, au-delà de ce que chacun peut faire, ça peut être un immense mouvement pour redéfinir, dans les traditions des états généraux, le projet de vivre ensemble, en paix dans un monde à partager. La société civile mondiale ouvre une voie avec le plan de paix de Genève. Nos sociétés n’en peuvent plus du réalisme technique, et rêvent de pureté de façon sotte ou criminelle et le communautarisme monte. Elles peuvent vouloir construire un monde commun métissé, laïque et savant. Citoyens du monde, encore un effort… >

Comment taire ? jeu…
La messe est dite…
Allons par l’ « utopie concrète  » – oxymore -, vers le « vivre ensemble », -occi/mort-, sous la houlette du philosophe et du psychanalyste !
Messe de minuit… Miss de mes nuits…

DE CHANTAL DEL SOL, Philosophe, Figaro, 25.12.2003.
< Dans son pamphlet Bas les voiles! (Gallimard), l’Iranienne Chahdortt Djavann souligne la dimension anthropologique, quasi ontologique de l’oppression par le hidjab. La Cour européenne va d’ailleurs dans son sens en précisant le caractère discriminatoire du voile islamique. Ce que le voile traduit, ce sont les fondements d’une religion qui parle, explicitement, dans la Déclaration islamique universelle des droits de l’homme reprenant le Coran, de deux espèces humaines distinctes et inégales. Je cite le texte: «Les hommes ont autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu leur a accordée sur elles». Si cette préférence divine ne révèle pas une différence ontologique, alors qu’est-ce d’autre? Toute notre culture – je le rappelle – est fondée sur l’unité de l’espèce humaine. Pas la culture musulmane qui ignore l’idée paulinienne: «Il n’y a ni homme, ni femme, ni esclave, ni homme libre, ni juif, ni non juif.» Si on croit aux droits de l’homme, on ne peut que défendre l’unité du genre humain. Dans l’islam, et non dans le seul islamisme, on se réfère explicitement à une idée très différente.>

Comment taire ? jeu…
Mais faut-il « croire » aux droits de l’homme ?…

DEBAT DU FORUM : communautarisme identitaire ou républicanisme laïque et citoyen ?
< La Laïcité est le fondement de la République…>. Jacques Chirac, homme politique.

Comment taire ? jeu…

Sans doute, cependant que selon l’ homophonie, qui est un outil d’in(in)telligibilité comme un autre : laïcité = l’haïe Cité ou cité… de la haine ordinaire plutôt qu’ idylle sociétaire supposée…
Homophonie indicative pour le lieu (topos) du « débat »…
L’ individu semble désormais coincé entre deux contraintes -non… oulipiennes et non choisies : celle du communautarisme ethnico-religieux et celle, laïquarde, de la religion civile…

AUX PETITES ECOLES… Le bac : < usine à crétins diplômés > ?
Sylvain Reboul, philosophe, Libération, 23.06.2003.
< La question est de savoir si nous voulons perpétuer un système éducatif et de sélection qui produit plus de crétins diplômés relativement adaptés à une société industrielle bureaucratique (Max Weber), que de personnes disposant d’initiative intellectuelle, indispensable dans une société postindustrielle.>

Comment taire ? jeu…
La société « postindustrielle » vaut-elle la peine que l’  » initiative intellectuelle  » s’y adapte ?

JANVIER 2004.

ENTRETIEN AVEC LAURA BOSSI. Le Point 28/11/03.
A propos de l’ « Histoire naturelle de l’âme », de Laura Bossi.
L. P. : Autrement dit, l’âme ne dit plus son nom, mais continue de tourmenter les esprits ?
L. B. : Certainement. Elle avait d’ailleurs fait un retour en force chez un darwinien enthousiaste, Ernst Haeckel, biologiste allemand dont l’influence s’exerce de manière souterraine.
Antipapiste, mais influencé par le romantisme allemand, Haeckel imagine une gradation des âmes allant de la cellule à l’Etat. Il y a l’âme cellulaire, celle des organes, puis celle des organismes, la plus importante à ses yeux, enfin celle des collectivités organisées.
Il adapte à la théorie de l’évolution la tradition de la grande échelle des êtres inaugurée par Aristote et saint Thomas, et construit un arbre de l’évolution qui évoque les arbres présentés dans nos manuels, avec la notion de cellule primitive. Haeckel est antidualiste, il est moniste, mais développe une sorte de panthéisme que l’on retrouve aujourd’hui chez un Daniel Dennett, philosophe américain proche de Dawkins.
Dennett propose de mettre les religions dans des « zoos culturels », mais, dans le même souffle, il voit dans le modèle de l’arbre de vie « l’explication convaincante de la manière dont Dieu est précisément distribué dans l’ensemble de la nature ».

Comment taire ? jeu…
Pérennité du romantisme…
Ainsi que l’affirmait Chateaubriand : < l’homme est une gerbe de rêves…>.
Quant à la « science » … qu’est-ce donc sinon, et assez paradoxalement, une machine à créer… de la superstition.

LA VISION AMERICAINE D’UN MONDE MEILLEUR. Colin Powell, Foreign Affairs (janvier-février 2004).
< … Le président George W. Bush a la vision d’un monde meilleur. Il a aussi une stratégie pour traduire cette vision dans les faits. Rendue publique pour la première fois en septembre 2002 dans le rapport sur la politique de sécurité nationale, la stratégie américaine est ambitieuse et profonde. «Sensible aux occasions historiques, mais tout aussi consciente des dangers qui nous guettent, cette stratégie voit loin et se projette dans l’avenir.» On accuse souvent les Etats-Unis d’unilatéralisme délibéré. Cela ne tient pas. Reproche leur est fait aussi de favoriser la méthode militaire forte. Il n’en est rien. On dépeint volontiers leur stratégie comme une obsession du terrorisme qui les inciterait à prôner la guerre préventive à l’échelle mondiale. Cela est totalement erroné. ( … ) Au-delà du partenariat, il y a les principes. La stratégie du président américain repose sur la diffusion des valeurs de liberté et de dignité dans le monde. Le président a écrit: «L’Amérique ne doit pas céder sur le respect, non négociable, de la dignité humaine, sur l’Etat de droit, sur la limitation du pouvoir absolu de l’Etat, sur la liberté de parole, sur la liberté de religion, sur l’égalité devant la justice, sur le respect dû aux femmes, sur la tolérance des religions et des cultures et sur le respect des biens individuels.» Nous sommes définitivement engagés dans la défense de toutes ces valeurs. Ce sont elles qui sous-tendent les partenariats que nous construisons et que nous entretenons. ( … ) Nous voulons défendre la dignité humaine et promouvoir la démocratie, aider les peuples à échapper à de la pauvreté et réformer un système de santé publique qui reste inégalitaire au niveau mondial. Ces objectifs que nous poursuivons et que nous poursuivrons le temps qu’il faudra, exigent que la paix soit «préservée, défendue, et propagée», pour reprendre les paroles du président. Il ne faut pas s’y méprendre, ce sont là les objectifs cardinaux de la politique américaine au XXIe siècle. Nous luttons contre le terrorisme par nécessité, mais nous aspirons aussi à un monde meilleur qu’il est dans notre vocation de désirer. C’est pour cela que nous nous engageons en faveur de la démocratie, du développement, de la santé et des droits de l’homme. C’est aussi la raison pour laquelle nous entendons favoriser les conditions de l’existence d’un contexte mondial de paix durable. Ces objectifs n’ont pas vocation à enjoliver nos intérêts. Ils sont nos intérêts mêmes. Les Etats-Unis continueront donc à bénéficier d’une réputation d’honnêteté et d’une image de bienveillance. Aujourd’hui certains pays mettent en doute les motivations américaines. Comme nous sommes décidés à préserver, à défendre et à propager la paix gagnée au XXe siècle, le siècle qui commence verra la réhabilitation des Etats-Unis aux yeux du monde…>

Comment taire ? jeu
Le Secrétaire d’Etat du royaume du Père Ubusch est assurément un maître de l’antiphrase…

CELEBRATION. LE GRAND JEU. Reims. Hiver 2003/2004 :
André Rolland de Renéville, La pensée primitive et la légende de Gilgamesh.
< L’homme n’en finira jamais de découvrir son propre esprit. Et le « connais-toi toi-même » de la sagesse antique résonne à ses oreilles comme une objurgation à se pencher sur un gouffre sans fond. Depuis Descartes, que mes compatriotes sont si fiers de compter parmi les grandes figures de leur histoire que chacun d’eux a fini par se croire un reflet authentique de ce grand penseur, la raison n’a guère cessé de faire faillite. Si elle est l’apanage de l’homme normal, il est impossible de ne pas admettre aussitôt, avec Jaspers, que mériter l’épithète de normal équivaut à être un tant soit peu débile d’esprit. La raison en effet nous cache ce qui est en deçà d’elle, autant que ce qui la dépasse. Elle se donne à elle-même un monde abstrait dont les créations viennent bientôt remplacer celles de la nature, et composer à l’usage de l’homme un authentique enfer. Cependant le vingtième siècle aura vu s’amorcer en Occident le début de la découverte de l’homme par lui-même, à la faveur de l’étude des rêves, de l’observation de la mentalité primitive, et en général de tous les êtres délirants qui nous entourent, et dont nous ne faisons que commencer à remarquer le comportement singulier : les enfants, les mystiques, et les poètes. Si nous ne sommes pas tous poètes ou mystiques, nous ne pouvons nous défendre de rêver, chaque nuit, et d’avoir traversé le stade de l’enfance avant d’avoir acquis le sens commun qui nous attire la considération de nos semblables. C’est dire que notre existence participe à un royaume spirituel inconnu, où les lois de la logique sont remplacées par d’autres lois, et dans lequel ne cessent justement de se mouvoir ceux qu’on nomme les primitifs, et qui composent les deux tiers de l’humanité. Les étudier, c’est donc en grande partie nous étudier nous-mêmes. >

Comment taire ? jeu
< Découvrir son propre esprit… gouffre sans fonds… ce que nous cache la raison… la découverte de l’homme par lui-même… royaume spirituel inconnu… idolâtrie de l’enfance et du primitif… s’étudier soi-même >

< Quête de l’ Absolu >, c’est-à-dire… d’un adjectif substantivé – < absolu >, ce qui n’est pas relatif à… – devenu hypostase et prestigieuse idole par la magie de l’article défini et de la Mage-uscule : < l ‘Absolu >.
Même procédé pour le < soi >, pronom réfléchi, élevé à la hauteur d’une … Idée de la raison pure…
Métaphores de l’enthousiasme, au sens du 18°siècle…
Et méprises habituelles sur le langage et la valeur des mots.
L'< Absolu >, le < Soi > : purs fétiches verbaux… Alchimie du « Verbe »… piège des mots !..
Verbalisme. ( Voir Ockham, Hobbes, Condillac, Rougier, Valéry, Subsidia pataphysica 1… )
Pour finir aux rodomontades habituelles de la  » mystique » :
< Je suis le Moi suprême, je suis le Moi suprême, je suis le Moi suprême >…

JESUS ET LE MANAGEMENT.
Challenges.fr. décembre 2003. extraits.
< Valeurs. Les patrons chrétiens s’interrogent. Peuvent-ils être des managers « modernes » sans trahir les principes de leur foi ? Des clubs de réflexion et des coachs servent de guides à ces PDG en quête de cohérence.
Pour Thierry Chavel, coach de dirigeants, il n’y a pas de doute : « L’entreprise qui a le mieux réussi dans le monde, c’est l’Eglise ! » Alors, « pourquoi ne pas s’inspirer de cette réussite ? ». L’idée n’est pas nouvelle. « Jésus est constamment présenté comme symbole de pauvreté alors qu’il parle tout le temps d’économie. De la parabole des talents aux ouvriers de la onzième heure – où il est question d’embauche et de salaire – en passant par la parabole du trésor caché dans un champ – où l’arbitrage financier est évoqué -, le texte des Evangiles baigne dans la vie économique », confirme Pierre de Lauzun, ex-président de banque, auteur de L’Evangile, le chrétien et l’argent à paraître en janvier aux Editions du Cerf.

Les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) offrent partout en France des espaces de discussion. Avec invitation de moines pour des conférences sur mesure. Michel Van Aerde, dominicain, intervient depuis plus d’un an dans une section toulousaine : « Mon rôle ? Orienter ces managers vers les sources bibliques, leur donner les références. » Michel Van Aerde aime susciter les réactions : « Dans la lignée ignacienne, je n’ai pas de salaire, je vis de ce que l’autre est disposé à me donner. A la fin d’une journée de stage, la quinzaine de patrons se concertent pour me rémunérer. » Une belle illustration de la mise en application d’une problématique qui les questionne au plus haut point, celle de la rémunération.

Des managers « porteurs de sens ». Au palmarès des sujets évoqués, le don, la vérité, la rédemption, la corruption ou la hiérarchie. « Que signifie l’autorité, est-ce conciliable avec la douceur ? » Pour y répondre, le cabinet Discerner convie ses membres à des petits déjeuners animés par un évêque et un coach. « Avoir les deux poumons, l’entreprise et le religieux, est indispensable », confirme dom Hugues Minguet, un bénédictin versé dans l’art du management. Cet ancien conseil juridique de Fidal organise depuis plus de dix ans, dans le sud de la France, des séminaires pour les responsables de haut niveau. Chaque année, il reçoit à Plan-d’Aups (Var) des hommes et des femmes, venus du monde entier, à la recherche de clés pour devenir des managers « porteurs de sens » (lire encadré ci-dessous).
Réfléchir ensemble, mutualiser les expériences, c’est aussi le parti pris du Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC). Présents partout en France via des équipes locales hiérarchisées – les sessions varient selon la profession et le statut des participants -, les membres se retrouvent régulièrement en assises nationales et pour des universités d’été. La dernière avait pour thème Ma parole a-t-elle du prix ?
Associations, séminaires, colloques, dîners-débats… Pour le monde des affaires, la religion dépasse le seul cadre des paroisses. A quelques exceptions près, comme Notre-Dame-de-Pentecôte, église de la Défense qui, entre midi et 2 heures, convie les professionnels à une messe très axée sur les liens entre travail et spiritualité. Le temps du sandwich, ces cadres sont de plus en plus nombreux à se réunir au pied des tours pour prier. « Nous leur permettons de sortir la tête du guidon, de prendre de la hauteur », explique Jean-Paul Lannegrace, directeur général adjoint de Framatome à la retraite et bénévole à Notre-Dame-de-Pentecôte (lire l’encadré page 55). Prise de recul, apport théologique, références philosophiques et historiques, la recette fait des émules. En témoigne le succès remporté par le frère Samuel Rouvillois, coauteur du Travail à visage humain (éditions Liaisons sociales). Régulièrement convié à l’Université du Medef, au Centre des jeunes dirigeants (CJD) et à l’Association progrès et management (APM), il voit sa cote de popularité grimper en flèche dans le monde des affaires. Au point d’être promu comme l’un des 100 global leaders for tomorrow par le Forum de Davos de 2001.

Retour à l’essentiel. L’engouement n’a pas échappé aux formateurs, aux experts et aux consultants. Bon nombre d’entre eux ajoutent une dimension sinon religieuse, tout du moins spirituelle à leurs prestations. C’est le cas d’Eric Barrier, un ancien banquier qui a fondé il y a six ans un institut de formation supérieure à destination des top managers baptisé Magis. « Si l’approche se veut laïque et actuelle, la filiation jésuite est affichée », explique-t-il. Lecture de l’entreprise au travers du prisme de l’absolu du bien et du mal, associée à un parcours à l’étranger, le programme est destiné à bousculer repères, confort et certitudes des dirigeants. « Pour notre dernier voyage, nous avons choisi l’Inde, pays dans lequel la vision occidentale se trouve forcément mise à mal ! » raconte Eric Barrier. Le retour à l’essentiel, c’est bien de cela qu’il s’agit. « L’entreprise y gagnera à ne pas seulement avoir de bons techniciens », souligne monseigneur Legal, évêque aux armées françaises qui donne un cours d’« éthique du monde des affaires » aux élèves du MBA de HEC. L’objectif ? Aider ces futurs hommes d’affaires à se fortifier. Une préoccupation chère aux grandes écoles. De Polytechnique à l’Essec ou à Sciences-Po, toutes ont intégré un cours autour des « valeurs ». La célèbre classe préparatoire jésuite « Ginette » réserve depuis longtemps le mardi matin aux questions éthiques. « Quand on est dirigeant croyant, les décisions se ramènent souvent à des cas de ­conscience », confie le père Lang, l’aumônier de Polytechnique. Comme lui, quelques aumôniers de grandes écoles « accompagnent » leurs anciens élèves, aujourd’hui en poste à la tête d’une entreprise : « Nous les aidons à rester en accord avec leurs convictions. Qu’est-ce qui est juste ou qui ne l’est pas ? Jusqu’où aller ? Que faire face à un plan social ? »

A la Défense, la «maison d’Eglise» fait salle comble
Il y a presque trois ans, en janvier 2001, ouvrait à la Défense une « maison d’Eglise ». Rattachée à l’organisation des Semaines sociales de France (SSF), Notre-Dame-de-Pentecôte n’est pas une paroisse à proprement parler mais un « lieu d’action pour aider les hommes à exercer leur métier en accord avec leur foi ». Des messes sont organisées en fonction des horaires de bureau, tôt le matin ou à l’heure du déjeuner. Mille mètres carrés sur trois niveaux, un lieu de culte de plus de 300 places, 6 salles de réunion, un hall recevant des expositions, un réfectoire, une librairie, le centre serait aujourd’hui fréquenté par plus de 1 500 personnes par jour. Seize équipes se réunissent, notamment par affinités profession-nelles, tels les métiers de l’audit, les financiers, les employés de la fonction publique. « Transformer les collaborateurs en co-entrepreneurs », « Déontologie, un alibi ? », « Problèmes culturels des fusions internationales » sont autant de sujets débattus à l’occasion du forum-débat qui a lieu tous les deux mois. Des « cahiers repères » reprennent les comptes rendus de ces séances. Notre-Dame-de-Pentecôte repose sur « l’accueil de l’autre », éthique fondatrice des Semaines sociales, mouvement militant présent dans une dizaine de villes en France (Marseille, Bordeaux…). Les SSF, présidées par l’ancien patron du Fonds monétaire international, Michel Camdessus, comptent aussi dans leurs rangs quelques célébrités : le journaliste Jean Boissonnat, le banquier François Villeroy de Galhau (président du Cetelem) ou le sociologue et statisticien Robert Rochefort (directeur général du Crédoc). >

Comment taire ? jeu…
Ne chassons pas les marchands du Temple… infiltrons-les…
Ô doux Jésus…

LES ETRENNES DE HEGEL OU LA POLITIQUE DOMINE LE m(MONDE)
Nicolas Baverez, historien et économiste, 29.12. 2003.
< Si vous deviez qualifier l’année écoulée d’un seul mot, quel serait-il ? N.B. Politique ! L’année du grand retour de la politique. Jusque-là on vivait encore dans l’illusion de la fin de la politique. La seule question, c’était la mondialisation. Certains assuraient qu’elle serait forcément « heureuse », d’autres y voyaient une horreur économique. Tous se trompaient : 2003 a démontré que ce n’est pas l’économie, mais la politique qui domine le monde. Les islamistes le démontrent à leur manière, et la guerre en Irak, et l’enrayement de la déflation par les Etats-Unis. >

Comment taire ? jeu…
Pensée gnostique…
Il y a un < monde >.
Ce monde est < un >.
La politique en est le Sens ; les « Sciences politiques » en sont la Vérité.
Et l’initié -oracle et prophète du passé- en son magistère le révèle aux béotiens…
< Au commencement était le chaos. Alors vint l’Esprit qui mit tout en ordre. > Anaxagore.

RRFLECHIR AU DROIT A LA MORT.
Bernard Marie Dupont, généticien et professeur de philosophie, membre du comité national d’éthique de l’Inserm. Libération, 13.01.2004.
< … Si notre société se veut civilisée, donc civique, elle doit oser le grand débat national sur la fin de vie et sur la mort (aurait on déjà oublié ceux de la canicule ?). Il appartient aux politiques de l’organiser, aux intellectuels et aux grands courants de pensée de l’éclairer, à chaque citoyen de débattre avec sa conscience enfin informée. Le temps n’est donc pas venu d’exiger une légalisation de l’euthanasie : il appartient d’abord au philosophe de se réapproprier, en termes modernes, et d’interroger ce droit-à-la-mort que réclamait Vincent. À défaut de le faire, les gourous de la bonne mort et de la mort apaisée le feront pour nous. Dernier symbole, inquiétant car révélateur de notre cécité : Vincent Humbert n’était pas malade mais polyhandicapé. Il est mort l’Année du handicap. >

Comment taire ? jeu…

  1. Socialiser, étatiser la mort… la < camarde > au centre du forum public !…
    On imagine le … débat ! Et pourquoi pas une série de décisions « démocratiques » référendaires ?
    Depuis vingt-quatre siècles, depuis le Criton et la mort d’un certain Socrate, les « philosophes » s’interrogent… Péremptoires, les prêtres culpabilisent, les politiques décrètent, les magistrats sanctionnent…
    Sans oublier le despotisme de la vertueuse < opinion publique >…
    Fétichisme du bavardage, tenacité des réflexes juridiques, manie justificative et fondatrice…
    La litanie des « autorités spirituelles » (sic) autoproclamées…
  2. Mais en quoi ma mort relève-t-elle d’ « autrui », de son regard, de sa permission, de sa… < loi > ?
    Ces gens sont tellement imbus d’eux-mêmes qu’ils ne sauraient percevoir l’énormité de la prétention à décider des modalités de la mort des autres…

LA CRITIQUE SELON L’ORACLE POPULAIRE
Anonyme… Forum internet. Janvier 2004.
< Pour ma part, je pense que les films à aspect uniquement divertissant sont des films sans fond, que l’on regarde dans le seul but de se distraire. La principale différence entre un bon film et un mauvais film se trouve là. Les films qui expriment quelque chose, ont une morale ou désignent du doigt certains abus ou tout simplement, expriment le point de vue de leur réalisateur, qui alors, peut être considéré comme un artiste, les films qui enrichissent nos connaissances et nous permettent un nouvelle approche sur un certain sujet, ceux là, sont ce que j’appelle un bon film, un film qui a du sens. Ces films-la resteront, et feront partie d’une culture… >

Comment taire ? jeu…
Ha Ha !

LE CAPITALISME FINANCIER COMM JEU DE RÔLES
I. Izraelewicz… Rédacteur en chef éditorialiste des Echos.
L’esprit public. Janvier 2004. Peut-on régénérer le capitalisme ?
< Les récentes affaires, Enron et Parmalat font apparaître deux types de dirigeants parmi les acteurs du capitalisme financier international : les visionnaires et les escrocs…>
*
Comment taire ? jeu…
Intéressante typologie… Sans oublier le troisième larron sans lequel les deux premiers ne seraient rien.. la figure de la dupe, petit actionnaire berné ou encore futur retraité fondepensionné ruiné…
Plaisant guignol de l’avidité, du mimétisme et de la psychologie des foules, où les uns et les autres se gargarisent < d’ éthique > et de < bonne gouvernance >…
Et qui a pour mécanisme la collusion de dirigeants d’entreprise, d’ < auditeurs >, d’ < analystes financiers >, de < vérificateurs au comptes > et de différents organismes institutionnels de contrôle (sic), ainsi que les sociétés écrans dans les paradis fiscaux, les pratiques parfois douteuses de certains cabinets comptables et enfin les us souvent indéchiffrables d’agences internationales de notation…
Ô Voiturin à phynances…
Ceci admis, deux remarques :

  1. Si tout visionnaire est à sa manière et au moins sur le plan intellectuel un escroc, l’escroc est-il toujours visionnaire ?
  2. Le seul paradis qui ait un sens effectif est bien le paradis… fiscal.
    De même pour la très littéraire… évasion…
Le voiturin à phynances de Monsieur UBU

< CHOC DES CIVILISATIONS >.
Expression fameuse due à Samuel Huntington, universitaire, Harvard.

Comment taire ? jeu…
Après le heurt des nations au 19 ° siècle et celui des idéologies au 20° siècle, selon la thèse de l’auteur…
Et s’il ne s’agissait là que de trois expressions, trois épiphanies d’une constante de la conduite humaine : le goût de la persécution…
Trois occasions idéologiquement justifiées de donner licence à tous les débordements…

L’ANNEE DU SINGE.
La Chine entre dans l’année du Singe.
PEKIN (AFP), le 22-01-2004
Jeudi débute l’année du Singe, l’un des douze signes du zodiaque chinois, dont les natifs sont selon la croyance populaire caractérisés par leur intelligence et leur vivacité, mais également par leur indiscipline.
« Les natifs de l’année du Singe sont considérés comme étant plus intelligents », déclare Wei Xue ping, une femme âgée de 72 ans rencontrée en train de nourrir une bande de rhésus (singes de type macaque) dans le zoo de Pékin, avant d’ajouter: « Je suis moi-même née durant l’année du singe ».
Les primates font partie de la tradition chinoise. Dans le roman « Le voyage en occident » qui raconte les aventures d’un moine et d’un singe partis chercher les textes sacrés bouddhistes, le personnage de Sun Wu Kong dispose de pouvoirs magiques qui lui permettent de terrasser des démons, mais il crée également du désordre: son maître lui place alors sur la tête un anneau qui lui serre le crâne, pour le ramener à la raison.
Sun Wu Kong, également baptisé le Roi Singe, a été choisi comme mascotte pour les Jeux olympiques de Pékin, en 2008, plutôt que le rat, célébré cette année là par le calendrier lunaire.
« Les Chinois aiment les singes », selon Meng Li hui, un habitant de la capitale chinoise. « Ils sont malins, intelligents et mignons ».
*
Comment taire ? jeu
Intelligence, vivacité, indiscipline… hé hé!…
Les Chinois aiment les singes… Les ‘pataphysiciens, aussi… sans pour autant détester les « démons « …

LE LANGAGE, ORACLE DE NOTRE TEMPS.
… L’Urgence, le Devoir d’intervention, l ‘Assistance, le Devoir d’ assistance, le Principe de précaution, l’Obligation de résultat, la Créativité, la Positivité, le Dialogue, l’Oecuménisme, L’Entreprise, l’ Entreprise citoyenne, l’Initiative citoyenne, l’ Etat-Providence, la Démocratie de marché, le Développement durable, le Commerce équitable, le Cercle vertueux, les Droits de l’Homme, la Corruption, le Douteux, les Tensions, la Proximité, la Victime, le Travail du deuil, Faire son deuil, l’Autre, l’Ouverture à l’Autre, la Compassion, le Devoir de compassion, l’Ecoute, le Couple, gérer son Couple, le Soutien psychologique et ses cellules, l’Accompagnement, la Mémoire, le Devoir de Mémoire, Être concerné, Traiter les problèmes de fond, l’Accueil, l ‘Intégration, l ‘Assimilation, la Discrimination positive ou pas, la Communication, l’Information, la Transparence, la Traçabilité, la Santé Publique, la Culture, le ministère (sic) de la Culture, l’Europe, la Vigilance, la Tolérance, l’Intolérance, la Conquête de l’Espace, les Enjeux, les Enjeux internationaux, etc…

Comment taire ? jeu…
Le langage ou… le transport en commun.

SUR LE TABAC. L’ORACLE POST-MORTEM
Culture-Médias. Ticky Holgado lance un message post-mortem contre la cigarette.
AP | 24.01.04
PARIS (AP) — Ticky Holgado, qui est décédé jeudi à 59 ans des suites d’un cancer, lance un avertissement post-mortem contre la cigarette, dans une conversation filmée depuis son lit d’hôpital.
Dans ce film montré par la chaîne de télévision LCI, l’acteur sous perfusion déclare qu’il a eu une première prise de conscience des dangers du tabac après l’ablation d’une première tumeur cancéreuse. «J’avais arrêté» la cigarette, explique-t-il, mais «deux ans après je me suis dit ‘on peut reprendre’. C’est de la connerie».
Issu d’une famille aisée, Ticky Holgado, né à Toulouse en 1944, avait commencé dans le show business, comme musicien et chanteur. Secrétaire particulier du chanteur Claude François puis de Johnny Hallyday à la fin des années 60, il était arrivé au cinéma au début des années 80, enchaînant les seconds rôles comiques, avec sa bouille ronde et son accent du Sud, mais révélant aussi un talent d’acteur qui sait susciter l’émotion.
Ticky Holgado, au générique du dernier film de Francis Veber, «Tais-toi», actuellement en salles, était aussi le chanteur d’un groupe de rock baptisé les Claps Shooters qu’il avait fondé dans les années 90.

Comment taire ? jeu…
Le’pataphysicien, résolument à l’écart du néo-puritanisme du temps, de la vox populi et de ses oracles, appréciera un trait de générosité aussi remarquable qu’inédit… Et, retournant à ses classiques, il relira, certes in petto, mais avec gourmandise, la < tirade du tabac > qui ouvre le Dom Juan de Molière :
Sganarelle : -Quoi que puisse dire Aristote et toute la Philosophie, il n’est rien d’égal au tabac : c’est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n’ est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme. Ne voyez-vous pas bien, dès qu’on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde et comme on est ravi d’en donner à droit (sic) et à gauche partout où l’on se trouve ? On n’attend pas même qu’on en demande, et l’on court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai que le tabac inspire des sentiments d’honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent.
La prise, gage de civilité et pour mieux..  » s’ouvrir à l’Autre « …

MARX EST MORT, JESUS REVIENT…
Club de la presse des religions.
De Pierre Deusy, Economiste, Ancien Fonctionnaire européen, Catholique etc…
< Dans ses encycliques, notamment dans < Rerum Novarum >, Jean Paul 2 est le promoteur d’une alter-économie catholique…>
Il faut imposer la théologie par l’anthropologie à l’instar de l’Islam, qui, par ses multipes fondations, est parvenu à occuper le « champ du social » ; substituer la solidarité et la charité à l’association -d’esprit laïque et républicain- et au droit à la propriété ; opposer au libéralisme une alter-mondialisation catholique où l’ éthique impose ses normes et ses obligations…

Comment taire ? jeu

Le « fonctionnaires européen » ne manque certes pas d’imagination et même de l’espèce la plus réactionnaire…
Visionnaire à rebours de l’histoire… Et retour au catholicisme social du 19° siècle.
A reprendre le mot célèbre de Gide, à la manière de l’écrevisse : < Entrons dans l’Avenir à reculons ! >

SCIENCE ET FOI ( à l’occasion du colloque de Février 1992, La Croix )
Le monde de la bible, juillet/ août 1992, publicité pour cassette vidéo, citations.
Béatitudes :

  1. Yves Coppens, Professeur au Collège de France, membre de l’Institut :
    < … Le respect de l’homme, c’est aussi le respect des 100 milliards d’hommes qui ont existé depuis 3 millions d’années… >
  2. Hubert Curien, Ministre de la Recherche et de la Technologie :
    < … Sur le  » comment « , nous sommes champions… Sur le  » pourquoi « , nous voyons nos limites… >
  3. Etienne Klein, Chercheur au C.E.A. :
    < … Chercher Dieu au bout des équations, c’est ne pas respecter Dieu et ne pas respecter les équations … >
  4. Jean-Marie Lustiger, Archevêque de Paris :
    < … la science ne prend pas possession de toute la réalité du monde… >
  5. Hubert Reeves, Astrophysicien, Directeur de recherche à l’Ined :
    < … Quelque part, mais peut-être pas très loin, la réalité a un sens. Je ne sais pas quel est ce sens … >

    Comment taire ? jeu…
    Sans commentaires.

FEVRIER 2004

ENTRE SAVONAROLE ET MONSIEUR VINCENT. Diverses gazettes.
Du plus < populaire des français > cet « appel » :
< … Nous vous appelons à passer à l’acte. Pour éviter que notre inaction devienne un crime contre notre humanité… Nous vivons dans une société de petits-bourgeois. Le plus grand nombre, majorité politique ou pas, jusqu’au Parti communiste, est embourgeoisé. Etc… >

Comment taire ? jeu…
Cet < Appel > en manière d’admonestation à « rompre l’égoïsme et l’indifférence  » laisse songeur…
La charité, vertu théologale, devient devoir, universelle obligation, voire contrainte sociale…
Le mystique se fait politique… plaisante politique qui reprend, harcèle et morigène…
Quant à ceux,  » petits-bourgeois  » au travail, qui subissent au jour le jour la fiscalité quasi confiscatoire d’un  » Etat-Providence  » prétendant assurer la « justice sociale  » par la « redistribution des richesses », gageons qu’ils apprécieront…
A quand la réquisition du  » bras séculier  » ?
Pèlerin d’Emmaüs en quête d’un < Esprit > qui se dérobe, assurément le saint abbé, pie, erre…
Mais Accusateur public, Voix de culpabilisation et Prêcheur de mauvaise conscience, à l’instar de tous ses pareils, le prophète n’omet pas de se donner le beau rôle.
A la manière de Samuel Butler ( Erewhon), opposons-lui un impôt sur… l’infortune.
Amen /Âme haine…

UN PEU D’HISTOIRE. Rappel.
HÉSYCHIASTES (é-zi-ki-a-st’), s. m. pl. Littré.
 Nom d’une secte de l’Église d’Orient, née au XIIe siècle dans les monastères du mont Athos, et où l’on enseignait, d’après l’abbé Siméon, que, pour s’élever à la science des choses divines, il faut se recueillir dans la solitude, incliner la tête sur la poitrine et regarder attentivement son nombril ; que là sont concentrées toutes les forces de l’âme, que d’abord on n’y trouve que ténèbres, mais que peu à peu la lumière naît, éclate et rayonne.
 

CHEZ LES PHILOSOPHES.

  1. L’oracle intérieur ou la voix de la conscience ( Emmanuel Kant ).
    < Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé et surtout tenu en respect ( respect lié à la crainte ) par un juge intérieur, et cette puissance qui veille en lui sur les lois n’est pas quelque chose qu’il se forge à lui-même arbitrairement, mais elle est inhérente à son être. Sa conscience le suit comme son ombre lorsqu’il pense lui échapper. Il peut bien s’étourdir ou s’endormir par des plaisirs ou des distractions, mais il ne saurait éviter de revenir à lui ou de se réveiller de temps en temps dès lors qu’il en perçoit la voix terrible. Il peut arriver à l’homme de tomber dans l’extrème abjection où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut pourtant pas éviter de l’entendre. >
    **
  2. L’oracle rétrospectif ou le prophète du passé ( H. Bergson ).
    < … Le fait capital des temps modernes est l’avènement de la démocratie. Que dans le passé, tel qu’il fut décrit par les contemporains, nous en trouvions des signes avant-coureurs, c’est incontestable ; mais les indications les plus intéressantes n’auraient été notées par eux que s’ils avaient su que l’humanité marchait dans cette direction ; or cette direction de trajet n’était pas plus marquée alors qu’une autre, ou plutôt elle n’existait pas encore, ayant été créée par le trajet lui-même, je veux dire par le mouvement en avant des hommes qui ont progressivement conçu et réalisé la démocratie. Les signes avant-coureurs ne sont donc à nos yeux des signes que parce que nous connaissons maintenant la course, parce que la course a été effectuée. Ni la course, ni sa direction, ni par conséquent son terme n’étaient donnés quand ces faits se produisaient : donc ces faits n’étaient pas encore des signes. >
    **
  3. Stérilité de l’ h(H)istoire ou l’ oracle impossible. ( J.J.Rousseau ).
    < Il s’en faut bien que les faits décrits dans l’histoire soient la peinture exacte des mêmes faits tels qu’ils sont arrivés : ils changent de forme dans la tête de l’historien, ils se moulent sur ses intérêts, ils prennent la teinte de ses préjugés. Qui est-ce qui sait mettre exactement le lecteur au lieu de la scène pour voir un événement tel qu’il s’est passé ? L’ignorance ou la partialité déguise tout. Sans altérer même un trait historique, en étendant ou resserrant les circonstances qui s’y rapportent, que de faces différentes on peut lui donner ! Mettez un même objet à divers points de vue, à peine paraîtra-t-il le même et pourtant rien n’aura changé que l’oeil du spectateur. Suffit-il pour l’honneur de la vérité, de me dire un fait véritable en me le faisant voir tout autrement qu’il n’est arrivé ? Combien de fois un arbre de plus ou de moins, un rocher à droite ou à gauche, un tourbillon de poussière élevé par le vent ont décidé de l’événement d’un combat sans que personne s’en soit aperçu ! Cela empêche-t-il que l’historien ne vous dise la cause de la défaite ou de la victoire avec autant d’assurance que s’il eût été partout ? Or que m’importent les faits en eux-mêmes, quand la raison m’en reste inconnue ? et quelles leçons puis-je tirer d’un événement dont j’ignore la vraie cause ? >

LITTRE, La Fontaine et les sibylles au prétoire.

La Fontaine. Fables.5.14. L’Ane portant des reliques :
Un baudet, chargé de Reliques,
S’imagina qu’on l’adorait :
Dans ce penser il se quarrait,
Recevant comme siens l’encens et les cantiques.
Quelqu’un vit l’erreur et lui dit :
< Maître Baudet, ôtez-vous de l’esprit Une vanité si folle. Ce n’est pas vous, c’est l’idole A qui cet honneur se rend, Et que la gloire en est due. >
 
D’un magistrat ignorant,
C’est la robe qu’on salue.

Comment taire ? jeu…

  1. < … Un oracle jamais ne se laissa comprendre, On l’entend d’autant moins que plus on croit l’entendre,Corneille, Horace, III, 3. Un oracle toujours se plaît à se cacher ; Toujours avec un sens il en présente un autre, RAC. Iphig. II… … Décisions données par des personnes d’autorité et de savoir. Pour oracle on tiendra cette croyance folle, RÉGNIER, Sat. VI. En vérité, tout est si caché à Versailles, qu’il faut attendre en paix les oracles qui en sortent, SÉV, 128. Ces augustes tribunaux où la justice rend ses oracles, BOSSUET le Tellier. Que dirai-je du dangereux artifice qui fait prononcer à la justice, comme autrefois aux démons, des oracles ambigus et captieux ? ID. le Tellier…>
    Littré.
  2. < …un oracle, disant sa sentence, tout chargé des reliques de la Loi et des lois… >
    Dämon Sir, De l’incertitude, 4.8.


 

DE CATHERINE BREILLAT, cinéaste, cette thèse d’Anatomie de l’enfer :
< C’est du regard des hommes qu’ est constituée l’obscénité des femmes. >

Comment taire ? jeu…
Pointe féministe, ressentiment, ou simple constat ?
Quoiqu’il en soit, et pour le plaisir, renversons l’oracle : c’est le regard des femmes qui suscite l’obscénité de l’homme !
Poussons maintenant notre avantage : l’homme et la femme ne se regarderaient et ne se rencontreraient effectivement que par et dans l’obscénité -au sens ‘pataphysique du terme.
Vérité première mais toujours scandaleuse au… regard des naïvetés et des certitudes kitsch.
A ce propos, à l’usage de ceux, qui, afin de mieux « penser », recherchent des < critères >, cette notation de Milan Kundera, Soixante-treize mots :
< Obscénité. … Difficulté d’être obscène avec une femme étrangère. Obscénité : la racine la plus profonde qui nous rattache à notre patrie.>

CROIRE AU < BIG BANG > EST UN ACTE DE fFOI. Jayant V. Narlikar, astrophysicien indien. Chaire internationale du Collège de France. Interview. La Recherche.
En substance : La cosmologie aujourd’hui pratiquée n’est pas une science.
Les partisans du modèle du Big Bang extrapolent pour reconstituer le passé. Ces extrapolations relèvent le plus souvent de la pure spéculation.
Les cosmologistes présentent tous les symptômes du fanatisme religieux: arrogance, intolérance, génération d’hypothèses ad hoc (exemple de la < matière invisible exotique >) destinées à sauver le « Dogme « , le modèle standard, et à évacuer d’autres modèles.
< Il est extrêmement difficile de publier des articles décrivant une cosmologie qui n’est pas dans la norme… un étudiant choisissant de travailler sur un modèle non standard n’aurait pratiquement aucune chance d’avoir un poste … je crois que le terme de  » fondamentalisme scientifique  » est tout à fait approprié… Je n’ ai rien contre l’imagination en science, mais je regrette l’arrogance avec laquelle les partisans de la cosmologie standard affirment que leur vision est vraie « >.

Comment taire ? jeu
Imagination, vision… Chère et inépuisable dialectique transcendantale !…
Le positivisme cosmologique ne serait-il qu’une fable, une orgie d’hyperphysiques fictions données pour des vérités, une branche de la littérature… fantastique -pataphysique aussi prétentieuse qu’inconsciente de soi ?
Qui sait… Mais pour la plus grande délectation du ‘pataphysicien…
Relisons la Critique de la raison pure…
Et pour mémoire :
< … un observateur moyen aura vite établi que les savants de notre temps, dès qu’ils s’élèvent au général, ne font que traduire, le plus souvent par la mathématique, les options de l’ancienne métaphysique, et la plus échevelée. Et si des panoramas théoriques notre observateur passe à l’enregistrement détaillé des faits, ce sera pour découvrir qu’en reconnaissant sur une astrophotographie la trace millimétrique d’une nébuleuse spirale, on prodigue en telle abondance les affirmations métaphysiques les plus confondantes, que, sauve la ‘Pataphysique, il serait démoralisant d’entendre la < Science > se proclamer positive et objective.
Il est donc clair qu’elle ne se fonde et ne meuble l’esprit que grâce à la pullulation des Solutions imaginaires.>
Emmanuel Peillet, Testament du docteur Sandomir, Collège de Pataphysique, 86, E.P.

ANDY WARHOL L’INDIFFERENT, selon Catherine Millet. Art Press 296.
Très stimulant bien qu’ audacieux rapprochement de Warhol et de la pensée gnostique, notamment celle de Valentinien.
On relèvera plus particulièrement ce passage relatif à l’indifférence :
< J’ai à plusieurs reprises qualifié Warhol d’indifférent. L’indifférence est une notion centrale de la pensée gnostique. Comme le monde est irrémédiablement mauvais, le gnostique cherche la vérité sans avoir à sauver le monde. Il fait le constat de ce qu’est le monde et le traverse en choisissant indifféremment la voie de l’ascétisme ou celle du libertinage; dans ce dernier cas, l’épuisement systématique des plaisirs manifeste aussi une forme d’indifférence à ces plaisirs. Promenant son visage impassible au milieu d’une société bouillonnante, Warhol affiche une indifférence qui fait de son art, comme on sait, un pur enregistrement de ce qui se produit sous son regard. Il prend les gens comme ils se présentent et semble se tenir en retrait pour ne pas compromettre son objectivité de spectateur…>

Comment taire ? jeu…
De l’Indifférent comme type…
A mettre en relation avec le jeu de Pierre Klossowski, le statut de l’image, du corps et de la chair dans la tradition catholique, ainsi qu’avec la problématique du simulacre -naguère approfondie par Deleuze.
A distinguer toutefois du retrait et de l’indifférentisme ‘pataphysique, lequel -se distinguant de toute espèce de gnosticisme-, ne recherche aucun sens, aucune vérité, n’ affecte le monde d’aucun jugement de valeur, n’est saisi d’aucune nostalgie de la « pureté d’avant le péché », ne valorise ni l’ange, ni l’enfant, ni… le travesti comme autant d’échos d’un paradis perdu; mais qui, innocent voyeur et indéfini chineur, accumule modestement -sans doute pour tromper son ennui-, les béatitudes, les visions et autres épiphanies.
Dans les parages, en quelque sorte, d’ un certain »homme sans qualités » . Cf Robert Musil…

VIE PRIVEE. < Premier amour > et psychanalyse…
Catherine Mathelin, Marie France, mensuel, mars 2004.
< Pour un psychanalyste, le premier amour, c’est la mère… Que l’on soit garçon ou fille. C’est d’ailleurs plus difficile pour les filles, qui doivent à la période du complexe d’Oedipe, passer de la mère au père, puis du père aux autres hommes. Les garçons n’ont à passer, eux, de maman à toutes les autres femmes… Toutes les histoires d’amour sont des répétitions de la première. En fait aucun de nos amours n’est dû au hasard. Pour tomber amoureux, il faut qu’il y ait des traits de ma mère.>
*
Comment taire ? jeu
La densité du < Savoir > exhibé par l’Expert(e) est impressionnante… Six thèses pour un paragraphe… Et toutes irréfutables, puisque selon la logique du postulat indémontré et de la pétition de principe, invérifiables !
-Rappel succinct pour une mise en perspective…
A l’animiste < Destin > des peuplades « archaïques », à l’intervention de la < Providence > chère aux prophètes assoiffés de Sens de la religion du Livre, succéda le < principe de raison suffisante > , arcane des philosophes rationalistes en quête d’intelligibilité du < Cosmos >, de < l’Histoire universelle > et enfin, du < Moi >.
Pour mieux saisir la prétendue < logique > du monde d’Eros, la pop-psychanalyste, Oracle-Consultant, nous propose ici le < déterminisme du premier amour >.
Le mythe de l’Evénement fondateur -cher aux Freudiens- comme échec au hasard…
Espérons que le lectorat, par ailleurs habitué à régler sa conduite sur les astres, et avide de certitudes concernant une < identité >, un < destin > et un < moi > supposés, ne lui refusera pas l’ ouverture d’esprit de son … inépuisable et bienveillante crédulité.

L’AMOUR EST MATHEMATIQUE. Quebec science. 02/ 2004.
Etats-Unis 14/02/2004 – En direct du congrès de l’AAAS à Seattle.
Des chercheurs américains ont fabriqué un modèle mathématique capable de déterminer si un couple va se séparer.
Si la recette à l’amour éternel reste encore inaccessible, trois chercheurs américains affirment avoir trouvé le moyen de prédire si un couple va se séparer. Le psychologue John Gottman et les mathématiciens James Murray et Kristin Swanson, de l’université de Washington, ont construit un modèle mathématique à partir de centaines d’entrevues réalisées avec des couples de tous âges. Les relations de couples tout récents ou formés depuis une quinzaine d’années ont été décortiquées par le psychologue.
L’équipe affirme aujourd’hui qu’elle est capable de prédire si un mariage va se terminer en divorce dans les quatre années à venir avec un taux de réussite de 94 %.
Le “test” consiste en l’analyse d’une conversation du couple sur un sujet de désaccord ou difficile à aborder, comme le sexe ou l’argent. Les chercheurs observent en particulier la façon dont les conjoints s’influencent mutuellement. Plusieurs critères sont calculés de façon très stricte et enregistrés par un programme informatique. Le logiciel calcule alors si le couple a des chances de durer longtemps.
John Gottman insiste aussi sur le fait que le modèle peut être utilisé pour aider les couples à ne pas divorcer, puisqu’il met en valeur les faiblesses relationnelles avant qu’elles ne soient devenues trop lourdes à supporter pour les individus. Le psychologue affirme ainsi qu’il a réussi à aider les couples à abandonner leur idée de divorce dans 65 % des cas.
L’équipe a présenté ses résultats le 14 février au congrès de l’Association pour l’avancement des sciences qui se tient à Seattle jusqu’au 16 février.

Comment taire ? jeu…
Perplexité de l’Esprit malin…

  1. Quelle est la question la plus pertinente : chercher < si > le couple va se séparer ou < quand > il va se séparer ?
    Question existentielle certes, mais aussi problème de physique ( contrainte et résistance des… matériaux ) et question de métaphysique !
    Tout à la fois.
    Ainsi la < rupture > est-elle, pour tout être, un attribut essentiel ou un simple et contingent accident ? -à reprendre, dans la langue d’Aristote, la veine pédante des escholiers.
  2. Dans le même sens et pour faire « avancer la science », cette proposition :
    < Tout ce qui existe ( étant fonction de fonctions ) a pour destin… de périr >, -à paraphraser Goethe…
    … et cette transposition Boris Vianesque de la mathématique dans la chose et le bricolage psychologiques et relationnelles :
    < calculons le moment d’un couple >…
    Quoiqu’il en soit, saluons ces chercheurs qui affirment passer de la < prédiction > à la < prévision >.
    Soit deux régimes d’in(in)telligibilité au service d’un inusable fétiche contemporain -convention sociale, idole et… illusion partagée-, le < Couple >.

L’ORACLE POPULAIRE (2) Cette réminiscence torméenne.
< A propos des élections, revendication : Tout le pouvoir aux Soviets ? non !… au Peuple saoulverain ! >
Correspondance de Julien Torma à J.H. Sainmont, 03.04.1939.

Comment taire Jeu…
Un certain bateau ivre, etc., etc…

L’HUMANOÎDE DISSOCIE. Joël de Rosnay, Conseiller du président de la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette. Le Figaro Magazine, 21. 02.2004.
A propos des « avancées de la science « , des révolutions biotechnologiques, du permis et du défendu… cette interpellation angoissée d’un journaliste…
Le Figaro Magazine – Qui sera l’homme du futur ?
Joël de Rosnay – < De manière schématique, on peut considérer qu’il existe deux visions de l’homme du futur. L’une proche de la science-fiction, à laquelle je n’adhère pas, et l’autre qui se rapproche d’une démarche de «technologue humaniste», avec laquelle je me sens plus à l’aise. La première vision débouche presque toujours sur le «mutant», le «cyborg» ou «l’homme bionique». Le mutant, c’est un être vivant qui se modifie par des mutations biologiques. Le cyborg, un homme-robot ou un être humain dont la biologie s’est mécanisée et la mécanique «biologisée». Et l’homme bionique, un être qui intègre des parties bioniques remplaçant ou augmentant des fonctions déficientes. Ma vision personnelle se fonde sur une coévolution de l’homme et de la société. Je l’appelle une évolution anthropo-technico-sociétale. Ce qui signifie que la transformation de l’homme me paraît inséparable de son intégration dans la société qui, elle-même, le transforme en retour. >
Quelles sont les grandes évolutions à venir ?
< Il existe trois types d’évolution qui s’accélèrent : la biologique, la technologique et la numérique. La première a demandé des millions d’années. Elle se réalise «en direct» dans la nature par essais et erreurs. C’est le monde réel. Puis l’homme émerge avec son cerveau et crée le monde imaginaire. Il peut inventer dans sa tête une roue par exemple, et en faire le dessin. Cette relation entre le monde réel et le monde imaginaire favorise l’accélération de l’évolution technologique, qui se déroule en quelques siècles. L’homme invente alors l’ordinateur, le cyberespace et, à partir de là, vient s’insérer un troisième monde : le monde numérique, le virtuel. Dans ce monde, on peut inventer des objets, mais aussi les fabriquer et simuler leur fonctionnement, ce qui induit la prodigieuse accélération de l’évolution que nous vivons aujourd’hui. >
< … nous touchons au fondement même de la nature humaine. Il faut réfléchir à ce que nous sommes en train de faire pour ne pas altérer ce qu’il y a de plus naturel en l’homme, ce qui fait son originalité et sa force : sa capacité de ressemblance et de différence avec les autres. Et un être implanté, transformé, explanté ne répond plus aux mêmes critères. Comment canaliser ces avancées ? < Plusieurs niveaux de régulation sont envisageables. La communauté scientifique, qui publie ses travaux en respectant certaines règles, exerce un premier niveau de régulation sur les déviances possibles. Ce premier niveau doit s’accompagner d’une démarche éthique : bioéthique (biologie), infoéthique (information) et écoéthique (écologie) pour ne pas faire n’importe quoi sur l’être humain et maîtriser le monde que l’on va laisser à nos enfants. Cette démarche doit rassembler des autorités morales, religieuses, scientifiques, politiques. Le troisième niveau est celui du consensus citoyen, capable d’influer sur des sujets qui concernent directement les individus en société : la vache folle, le clonage thérapeutique, la pollution industrielle, etc. Enfin, il faut une régulation politique, au sens le plus élevé du terme. Soumis à des arbitrages constants sur les choix de société, sur les budgets qu’ils nécessitent et sur les hommes capables de les conduire, le politique avec un grand «P» se retrouve dans des situations d’arbitrage et de décisions qui pèsent en effet lourdement sur la construction de l’avenir. >

Comment taire ? jeu…

  1. < Communauté scientifique >, < autorités morales, religieuses.. >, < consensus citoyen >, l’éthique et la politique… avec un grand < P > afin de mieux sauvegarder la « nature humaine  » des conduites « déviantes « d’une investigation intempérante…
    Prescription, injonction, admonestation… Noble projet, admirable vision…
    L’imagination au pouvoir… au pouvoir des clercs en fonction…
  2. La « nature « , humaine ou pas, -concept flou, impossible à définir, mais dont la fonction répressive est toujours d’actualité-, demeure décidément pour les prêtres scienticoles un fétiche, un tabou à l’usage d’innombrables dévots, ainsi qu’ un épatant prétexte à interdire et à sanctionner…
    Bref, un traditionnel instrument de pouvoir.
  3. Saluons le nouvel impératif catégorique de la Science contemporaine ; tournons résolument le dos à Auguste Comte et à Russell ; Obtempérons aux loges… revenons à Kant !
    Et réjouissons-nous de ce que la « Recherche  » soit désormais aux mains de la Morale comme la philosophie était jadis < servante de la théologie >.

UNE PROPHETIE DE NOTRE TEMPS : < Sombre avenir sur Terre >.
Libération, 26.02.2004. Jean-Baptiste Reddé, Joigny (Yonne)
< Le récent rapport rendu public par des scientifiques concernant le lien de cause à effet entre les pollutions de toutes sortes, dues à l’activité humaine, et l’augmentation des cancers ne fait que confirmer l’inquiétude de beaucoup de citoyens. De plus en plus nombreux sont ceux que la double spirale d’une production et d’une consommation galopantes effraie ! Si l’on ajoute à cela le problème de la surpopulation, le sombre tableau de notre avenir sur terre est dressé. Il y a donc urgence pour nous et nos enfants à changer de mode de vie en disant clairement NON au mythe de la «croissance» auquel s’accrochent les hommes politiques, les industriels, les marchés financiers. Ne laissons pas ceux-ci nous entraîner dans l’abîme, tels les aveugles du tableau de Bruegel ! >

Comment taire ? jeu…

  1. < Pollution, cancer, croissance, surpopulation >, sémantique de l’abîme selon l’oracle…
    Pourtant, selon l’ involontaire humoriste leibnizien, ne vivons-nous pas dans… « le meilleur des mondes possibles » ?
  2. Prophète :
    -Qui prédit et prescrit, inspiré par un dieu, un idéal, une idée fixe, une norme ( fantasme signifié par un mot, le bien, la justice… ) par jouissance ou encore… par mauvaise conscience ; en l’occurrence le sentiment de culpabilité de celui qui -séduit par un piège fleuri- s’est imprudemment abandonné à l’ irréparable épanchement séminal…
    Le < malheur > est le lieu commun, le vase d’expansion de la prophétie, ce succédané sauvage du principe de raison suffisante.
    Le ressentiment -générateur de Sens- en est habituellement le mobile secret.
    -Membre du club des enragés, reprendre et régenter le monde est sa plus grande joie.

L’ORACLE JUDICIAIRE CONTESTE. ( Cour pénale internationale et formation des magistrats ).

  1. John Laughland, professeur associé à Marne-La-Vallée. France culture, Enjeux internationaux. 27.02.2004.
    En substance :
    -La signature à Rome du Traité instituant la Cour pénale internationale (1998) a débouché quelques années plus tard sur le Tribunal de la Haye.
    L’ Inde, la Chine, les USA… n’ont pas signé ou ratifié le traité. Pourquoi ?
    A noter le cas particulier des Etats-Unis qui ont, de surcroît, signé avec plus d’une soixantaine de pays des accords de non-extradition vers la Haye de leurs citoyens américains.
    -La Cour pénale internationale serait une justice contestable et dangereuse.
    Elle serait en partie entachée ab initio par des défauts majeurs : sélectivité des dossiers, déficit d’universalité, justice politique…
    Elle n’aurait aucune légitimité démocratique. Sa légitimité est auto-proclamée. Elle subordonne le Politique à l’Ethique. Elle traduit l’arrogance des Occidentaux -notamment les anglo-saxons- qui prétendent imposer leurs valeurs prétendues universelles à d’autres cultures, peuples et nations.
    ( cf Les précédents de deux tribunaux ad hoc, créés par des décisions ONU de 1993 et de 1994, portant sur l’ex-Yougoslavie et sur le Rwanda )
  2. Quant au < Rapport annuel du Conseil supérieur de la magistrature > Fig. 26.02.2002, ses conclusions laisseront perplexe le justiciable-citoyen…
    Le CSM pointe notamment une formation discutable des juges : scolarité dispensée par un corps de 24 maîtres de conférence permanents, tous magistrats ; < Repli de l’institution judiciaire sur elle-même (…), transmission non critique des pratiques, emprise des conceptions d’un groupe d’enseignants trop homogène, qui incline à la cooptation > ; < éloignement des réalités du terrain> des enseignants permanents qui n’ont plus de fonction dans les tribunaux >, etc…

Comment taire, jeu…

  1. Conflit de valeurs et d’ordres axiologiques… banal conflit de critères…
    Expression parmi d’autres de l’opposition de l’universel et du particulier, de l’éthique et du politique…
    Débat dont la source remonte aux postulats métaphysiques du Stoïcisme antique ( la doctrine du droit naturel selon Cicéron ) et de l’idiosyncrasie propre aux rédacteurs successifs des textes bibliques puis au puritanisme des protestants kantiens…
    Fictions idéologiques générant hallucinations collectives, églises, codes et enjeux de pouvoir …
  2. Ceci admis, il ne faut certes pas demander au ‘pataphysicien -pour qui le < juste> est moins un outil de discrimination qu’ un objet d’investigation réflexive et critique-, de cultiver le fantasme de la justice < efficace >, < légitime > ou encore < impartiale >…
    Sur ce point, voir Valéry.

L’ORACLE ROYAL OU LOUIS 15 PATAPHYSICIEN
< Après moi le déluge !… >

Comment taire ? jeu…
Ce mot célèbre attribué -et tant reproché- au « Bien Aimé » est censé figurer l’égoïsme et la vulgarité absolue.
Or il exprime tout aussi bien la sagesse absolue.
Car, eu égard aux temps géologiques et… dès lors que je n’y suis plus, tout s’égale, tout se vaut.
Dans la même insignifiance.
Après ma disparition… rien n’aura d’importance, rien ne fera plus jamais sens…
Et il n’est point d’épisodes, point de péripéties, point d’issue ou de dénouement là où nul drame se joue dont je sois l’acteur ou le spectateur.
Ainsi l’anémie qui affecte aujourd’hui mon chat me sollicite-t-elle bien davantage que les lointains événements qui secouent actuellement quelques îles sous le vent…
Et comme l’enseignait Protagoras au grand dam de Platon, source et maître des critères, je suis bien, comme tout un chacun, <la mesure de toutes choses>

MARS 2004